Exemple de l'Asie

(Mme Soenen et Guillemin)

 

1. Le continent asiatique

    • 4,3 milliards d'habitants : 60 % de la population mondiale
    • Le plus grand des 7 continents (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées)
    • Le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale)

    Époque coloniale
    Lorsque l’on pense colonisation, on pense assez naturellement au continent africain. Mais, de nombreux pays asiatiques étaient longtemps colonisés par les européens

    Colonies françaises

    Colonies anglaises

    Cambodge
    Laos
    Vietnam
    = Les 3 pays d’Indochine (décolonisés en 1954)
    Syrie
    Liban

    Afghanistan
    Palestine
    Irak
    Yémen
    Sri Lanka
    Birmanie
    Malaisie

     

    Le déserteur – Boris Vian (1954) : chanson antimilitariste écrite par Boris Vian et interprétée dans un premier temps par le chanteur Marcel Mouloudji. La chanson est censurée dès sa sortie. Boris Vian continue de l’interpréter mais elle fera encore objet de censure et de débat jusque dans les années 2000.

     

     

     

     

     

     

    2. La musique asiatique : trois aires musicales majeures

     

    La musique asiatique se caractérise par son ancienneté, sa richesse, ses systèmes musicaux complexes, ses traditions orales encore très vivaces et son instrumentation profuse.

    • Dans le monde musulman la musique est codifiée selon des traités savants qui font état des règles à suivre pour l'élaboration et l'interprétation des maqâm.  

     

     

    • Dans le monde bouddhiste les traités savants délimitent une échelle souvent pentatonique.

     

     

    • Dans le monde hindouiste la musique est codifiée depuis des siècles par des traités savants sur les ragas.

     

     

    La pratique de la musique asiatique est très souvent liée à la dévotion, mais il existe aussi une vaste tendance à l'agrément, notamment celui des Cours royales. L'instrumentation est profuse avec bien des cordophones, des aérophones, et des membranophones parmi les plus complexes, témoignant des qualités des artisans. Quel que soit le style de musique, on y retrouve toujours des mélismes incessants et des rythmes syncopés. Nulle part au monde on ne trouve de traitement aussi dense du rythme et des percussions. Rares sont les conservatoires ou les partitions : la musique se transmet de maître à disciple, par un enseignement oral et une pratique quotidienne commencée très tôt.

    ** On exclue de cette séquence sur la musique asiatique la RUSSIE dont l’esthétique musicale se rapproche de l’esthétique européenne. Même si, dans de nombreuses œuvres romantiques, on peut déceler des inspirations de la musique traditionnelle russe.

     

     

    A. Le monde musulman

    Visite du site très riche sur la musique musulmane : https://www.maqamworld.com/fr/instr.php

    Chaque élève présente un instrument à l'oral

    Exemples :

    Un oud

     

    Un nay

     

    Un qanoun

     

    Une darbouka

     

     

     

    La musique arabe utilise une échelle plus petite (1/4 de tons) que la gamme occidentale (1/2 tons)

    Explications :

     

    Le maqâm est une sorte de gamme comprenant généralement 7 notes (ou plus). Il définit les intervalles entre chaque note ainsi que les cheminements à l'intérieur de cette « échelle » modale. Chaque maqâm possède une couleur, un sentiment particulier, une nature. Chaque gamme de maqâm peut être construite en associant des sous-catégories de notes appelées « jins » (ajnas au pluriel). Les ajnas sont un ensemble de 3, 4 ou 5 notes. (Tricorde, tétracorde ou pentacorde).

    Le jins Hijaz (tétracorde)

     

    constitue la base du maqâm Hijaz (associant deux ajnas)

    (ne pas tenir compte du jins rast)

    Maqâm Bayati comprenant le mi quart de bémol :

    (ne pas tenir compte du jins rast)

     

     

     

     

     

     

     

    Rythme, forme, caractère

    • Utilisation de rythme souvent complexes et de mesures asymétrique (Ex : Bre Sarika : 11/16)
    • Plus d’informations précises sur les rythmes : https://www.maqamworld.com/fr/iqaa.php
    • Pas énormément de superpositions mélodiques. Plutôt un motif mélodique répété et varié/agrémenté/ornementé.

     

    Fairouz « saalouny el nas » album Emany Satae (1973)


    Musique traditionnelle libanaise
    Langue arabe,
    Violons, darbuka, riqq, accordéon
    Mélodie reprise par choeur

    Nancy Ajram – Pop Libanaise (2021)


    Intro corde orientalisante, nappes synthétiques
    Début assez fidèle au style traditionnel oriental puis tournant vers un style plus électro.

     

    Accompagnement piano, ressemble plus à une chanson pop occidentale ; effets sur la voix.

    Ibrahim Maalouf
    Album Kalthoum – (2015)


    Album en hommage à Oum Kalsoum
    Jazz oriental = métissage, mondialisation
    Trompette ¼ de ton + saxophone ténor
    Ornements

    Azmari – Dolmus –(2018)


    Groupe belge composé d’instruments électronique (synthés) 2 saxophones, batterie, basse, percus (congas)

    Un azmari est un chanteur et musicien éthiopien comparable au barde européen

    B. Le monde Bouddhiste

    Chaque élève présente un instrument à l'oral

    Les instruments au Japon

    le shamisen

     

    le biwa

     

    le koto

     

    le shakuhachi

    le taïko

     

    Les instruments en Chine

     

    le erhu (l'erhu)

     

    le pipa

     

    le guzheng

     

     

     

    Les instruments en Corée

    Gayageum : c’est probablement la cithare coréenne la plus connue en Occident. Originaire du sud de la Corée, ses chevalets sont mobiles et elle a traditionnellement 12 cordes de soie

     

    Aérophones, membraphones, idiophones semblables à la Chine, dont elle a subi l’influence.

    Le changgo

     

     

    Gamme pentatonique chinoise

     

     

     

     

     

     

     

    Cover de Céline Dion au erhu !!

     

     

     

    Musique traditionnelle KOTO

     

     

     

    Musique traditionnelle coréeenne, Gayageum et changgo.

     

     

     

    Dave Brubeck « Koto song »
    Imitation du koto japonais avec le piano et du shakuachi avec le son du saxophone alto (Paul Desmond)

     

     

     

    BTS : pop coréenne, que reste-t-il de la musique traditionnelle ??

     

     

     

    Air Nessum Dorma, Turandot Puccini.

     

     

     

    Pagodes -debussy

     

    C. Le monde hindouiste

    Chaque élève présente un instrument à l'oral.

     

     

    Les sept notes de la gamme (domifasollasi) sont appelées saptak. Elles se nomment : sarigamapadhani. Elles correspondent à peu près aux sept degrés de l'échelle occidentale.
    La musique de l'Inde est modale. Elle s’exécute à l’aide des râgas.
    Le râga est un ensemble de notes lié à un sentiment, une saison, un moment du jour. L’échelle des notes est semblable à la gamme tempérée utilisée dans le monde occidental. La musique est souvent linéaire (pas de superposition de notes) et repose sur un bourdon.

    Exemple : Ragâ Bhairavi

    Notation hindoustanie :

    Sa

    re

    ga

    ma

    Pa

    dha

    ni

    'Sa

    Notation abrégée :

    S

    r

    g

    m

    P

    d

    n

    'S

    Notation occidentale :

    do

    mi

    fa

    sol

    la

    si

    do

    L'expression de chaque note est déterminée par sa relation avec une tonique fixe qui est constamment répétée ou maintenue en pédale, notamment par l'utilisation de la tampura.

    La musique est essentiellement linéaire et mélodique. Elle n'utilise pas l'harmonie : c'est une succession de notes.
    L'exécution d'un râga complet peut varier de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures. Elle comporte quatre étapes principales :

    ALAP

    JOR

    JHALA

    (Arrêt)

    GAT

    Rythme lent, exposition du raga avec accompagnement du tampura.

    Instauration d’une pulsation

    La tension est à son comble, virtuosité.

    Ajout de percussion, dialogue avec le soliste. Cette partie s’exécute sur un tal : cycle rythmique.

     

    La musique indienne connaît une grande légitimité dans le monde mondialisé. Déjà dans les années 60, elle était inspirante pour les groupes de rock et aujourd’hui grâce au ciné Bollywood elle conquiert un vaste public.

     

     

     

    Imitation du son du hautbois indien avec saxophone soprano

    « Le grand point en commun entre le jazz et la musique classique indienne est la modalité. Notamment, dans la plupart du monde la musique est plutôt est modale (Espagne, Ecosse, Inde, Chine, Proche Orient, etc.). C’est une base commune, qui donne un aspect universel a la musique. »