Les thérapies par la musique

 

 

 

 

 

Article Science&Vie publié le 12 septembre 2021. Signé I. H.

La musique ferait courir plus vite quand on est mentalement fatigué

Un résultat issu d'une étude écossaise réalisée auprès de 18 amateurs de running.

Fatigués par 30 min de test cognitif intense, 18 amateurs de course à pied ont pu courir 5 km en 4% moins de temps quand ils écoutaient de la musique stimulante. Celle-ci permettrait en effet d’effacer la fatigue en diminuant la perception de l’effort.

 

Article Science&Vie publié le 16 novembre 2021.

Migraines et maux de tête : la musique peut-elle les soulager ?

L’écoute régulière d’une séquence musicale développée par une équipe de chercheurs pourrait aider à réduire de 50% la fréquence des crises, selon une récente étude pilote.

L’étude pilote a été réalisée sur une petite cohorte de 20 patients souffrant de migraines, dont 17 femmes. Pendant trois mois, ces derniers devaient écouter de la musique instrumentale à raison de deux séances par jour. Mais pas n’importe laquelle. Il s’agit d’une séquence musicale d’une durée totale de 20 minutes et découpée en cinq phases. La séquence totale est dite en « U » : lors des premières phases, le tempo est élevé et de nombreux instruments jouent. Au cours des phases suivantes, le tempo ralentit ; avant d’accélérer de nouveau lors des deux dernières phases.

Séquence musicale en «U», représentée selon la rapidité du tempo et le nombre d’instruments.
Crédits:GuilhemParlongue et al., Complementary Therapies in Medicine.

Après trois mois, les patients ont rapporté une diminution du nombre de leurs migraines. Pour 50% d’entre eux, la fréquence des crises a même été réduite de moitié. Ces derniers ont aussi eu moins besoin de médicaments, et ils ont vu leur sentiment d’anxiété et de dépression s’améliorer.

Ce projet à très petite échelle apporte des résultats encourageants en matière de musicothérapie, dans l’attente d’essais cliniques plus étendus. Ces séquences musicales sont proposées par une appli, «Music Care», développée par une entreprise française du même nom. Les résultats de l’expérimentation pilotée par des chercheurs français, allemands et américains sont publiés sur le journal Complementary Therapies in Medicine.

 

Les musiciens dans le service de réanimation de l’hôpital Necker : une question vitale
(Lien vers France Musique)

 

 

Article Science&Vie publié le 05 juin 2019. Signé Camille Guillon.

Grands prématurés : la musique aide leur cerveau à se construire

Imaginez une musique qui aurait le pouvoir d'aider le cerveau de ces bébés venus au monde trop tôt... C'est ce qu'ont mis au point des neurologues avec un compositeur suisse. Et les effets sont déjà visibles.

On connaissait les effets apaisants de la musique sur les enfants, mais ce qu’on ne savait pas, c’était qu’elle avait aussi le pouvoir de stimuler les connexions cérébrales des grands prématurés ! Une équipe de chercheur de l’UNIGE et des Hôpitaux Universitaires de Genève ont récemment découvert que de la musique, spécialement composée pour eux, renforçait le développement de leur réseaux cérébraux, ce qui pourrait à terme limiter les retards neurodéveloppementaux dont ils souffrent généralement une fois qu’ils sont plus âgés.

Les déficits neuronaux des prématurés sont souvent dus à l’environnement anxiogène dans lequel ils sont placés pendant plusieurs mois, hors du ventre sécurisant de leur mère, et à un manque de stimulations adaptée à leur fragilité. D’où l’idée d’avoir recours à la musique pour les envelopper dans des stimuli agréables et structurants.

En effet, « la musique est structurée, contrairement aux autres sons« , explique Lara Lordier, chercheuse à l’UNIGE. Avec l’aide du compositeur Andreas Vollenweider, ils ont composé trois morceaux de 8 minutes (voir plus bas), chacun d’eux étant diffusé à un moment précis de la journée : au moment du réveil, du coucher et lors des interactions avec les parents ou une infirmière.

Une stimulation aux effets positifs

Puis, ils ont observé trois groupes de bébés : l’un composé de nouveaux-nés prématurés ayant écouté ces musiques, l’autre non, et enfin le troisième, de bébés nés à terme, afin de pouvoir comparer le développement de leur cerveau avec celui du premier groupe.

Le cerveau des grands prématurés possède en général une connectivité entre ses aires moins grande que celle des bébés nés à terme. Or, les chercheurs ont constaté que le cerveau des bébés ayant écouté ces musiques avait une meilleure connectivité, et un développement presque similaire à celui des bébés nés à terme.

Reste à savoir si ces résultats positifs observés sur les premières semaines de vie vont perdurer, même à l’âge adulte. Pour cela, les chercheurs continuent de suivre ces jeunes patients, certains aujourd’hui âgés de 6 ans, pour mener des évaluations cognitives. S’il est encore tôt pour tirer des conclusions, Lara Lordier et son équipe envisagent déjà d’aller plus loin : « Nous allons aussi demander aux parents de chanter eux-même, afin de voir si l’effet serait encore plus marqué ».

Pour aider l'enfant à s'éveiller :

Pour stimuler l'enfant (interaction avec les parents ou une infirmière) :

Pour endormir l'enfant :

 

 

La musicothérapie

Article à retrouver sur le site de la Philharmonie de Paris

 

"La musicothérapie est l'utilisation efficace de la musique et des éléments musicaux par un(e) musicothérapeute diplômé(e) pour promouvoir, maintenir, restaurer la santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle. La musique a des qualités non-verbales, créatives, émotionnelles et structurelles. Ces qualités sont utilisées dans la relation thérapeutique pour faciliter le contact, les interactions, la conscience de soi, l'apprentissage, l'expression de ses émotions, la communication et le développement personnel."(Canadian Association for Music Therapy, 1994).

La Musicothérapie

« La musicothérapie est une pratique de soin, de relation d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation, utilisant le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation. Elle s’adresse, dans un cadre approprié, à des personnes présentant des souffrances ou des difficultés liées à des troubles psychiques, sensoriels, physiques, neurologiques, ou en difficulté psycho-sociale ou développementale. Elle s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique, l’histoire du sujet, les interactions entre la/les personne(s) et le musicothérapeute.» (Préambule au référentiel métier de musicothérapeute de la Fédération Française de Musicothérapie)

La musicothérapie s'adresse à tous les publics, du nourisson à la personne âgée, et se pratique individuellement ou en groupe.Selon les écoles, on rencontre des approches, des démarches ou des pratiques différentes, mais toutes s'appuient sur des formations spécifiques, une éthique et une déontologie.

La musicothérapie est dite « active » lorsqu'elle propose des dispositifs de travail thérapeutique privilégiant la production sonore et musicale, l’improvisation, la créativité. Les éléments musicaux (rythme, son, timbre, intensité) sont utilisés afin de permettre à la personne de s'exprimer, communiquer, créer des liens tout en accomplissant un travail de structuration identitaire. »

La musicothérapie est dite « réceptive » lorsqu'elle propose, au sein d’une relation thérapeutique, des dispositifs fondés sur l'écoute, faisant appel à une association libre et une élaboration psychique. Elle s’appuie aussi sur les effets psychoaffectifs et psychophysiologiques de la musique, mis en évidence actuellement par les travaux en neuropsychologie et neurobiologie.

 

Musicothérapie moderne

Sous cette dénomination L’Afratapem (Ecole d’art-thérapie de Tours)a mis en place des formations certifiantes en art-thérapie pouvant s'exercer avec toutes formes artistiques. Discipline à part entière et complémentaire, son approche de l’art-thérapie est alignée sur les professions paramédicales officielles et s'exerce sous l’autorité médicale ou institutionnelle, à l'hôpital ou en Ehpad par exemple.

L'art-thérapie, un métier !

Musicothérapie et spécificité

De nombreuses activités à vocation thérapeutique utilisent la musique comme support : l’ergothérapie, la kinésithérapie, la balnéothérapie, les interventions de musiciens à l’hôpital et bien d’autres. Le musicothérapeute apporte un regard complémentaire, il a des objectifs précis et se doit de se distinguer des psychothérapeutes, psychomotriciens, animateurs ou médiateurs thérapeutiques par exemple.

 

Le métier de musicothérapeute

En France, aucun statut de musicothérapeute n'a été adopté. Il existe cependant une grille indiciaire professionnelle de musicothérapeute dans le milieu hospitalier privé, inexistante dans le secteur public, même si des équivalences peuvent être obtenues.

S'il est difficile de se faire admettre en tant que musicothérapeute en France, ce n'est pas le cas dans d'autres pays européens, où cette profession a acquis depuis longtemps une reconnaissance officielle. Dans des pays comme l'Angleterre, l'Allemagne ou les pays nordiques, il est possible de trouver des débouchés à condition d'être prêt à l'expatriation. Cependant, les diplômes acquis à l'étranger n'ont aucune équivalence en France et ne facilitent donc en rien l'insertion professionnelle.

La Fédération Française de musicothérapie a édité une fiche métier décrivant le rôle et les missions du musicothérapeute, ainsi qu'un référentiel métier détaillé d'activités et de compétences : Fédération Française des Musicothérapeutes.

- Référentiel du métier

- Fiche métier

 

Embauche et rémunération des arts-thérapeutes

Des enquêtes issues des associations professionnelles pointent quelques éléments clés concernant les statuts et modes de rémunération des art-thérapeutes. 

Les musicothérapeutes interviennent majoritairement dans une ou plusieurs institutions du secteur médical (psychiatrie, neurologie, pédiatrie, gériatrie, instituts médico-éducatifs, unités de soins palliatifs...). Leur champ d’application est donc très large, de même que les personnes auprès desquelles ils agissent : enfants et adolescents, familles, handicapés, adultes, personnes âgées dépendantes… On remarque une percée de la musicothérapie dans les secteurs sociaux, culturels et éducatifs.

Ils exercent plutôt en libéral, en tant qu’intervenant extérieur généralement sous le régime de la micro entreprise ou passer par une société de portage salarial pour une facturation située dans une fourchette allant de 50 à 90€ / heure.

Des professionnels peuvent être salariés en tant que musicothérapeutes auprès d’établissements privés comme les Ehpad ou des Centres de rééducation, moins contraints que les grands établissements de la fonction publique hospitalière pour l’embauche d’agents sur des postes non répertoriés. On constate aujourd’hui un taux horaire moyen brut de 22€, soit une rémunération basée sur celle des professions paramédicales et le plus souvent de l'ergothérapeute (la profession d'art-thérapeute n’est pas inscrite dans les conventions collectives et n’est pas réglementée). Ce montant varie selon le nombre d'heures hebdomadaires de l’atelier, l'expérience de l'art-thérapeute et la nature de l’institution.

- Pour s'intéresser à l'enquête chiffrée

- L'article de François-Xavier Vrait : « Musicothérapie et musicothérapeutes : champs d’application et statuts professionnels », (Revue française de Musicothérapie, Volume XXXVI n°1, février 2017).

 

Les formations en art-thérapie et musicothérapie

L’art-thérapie investit différentes disciplines artistiques : musique, danse, théâtre, arts plastiques, écriture et graphie ... Il existe plusieurs formes de reconnaissance d’une formation d’art-thérapeute : des certifications professionnelles, dont certaines sont reconnues par la CNCP (Commission Nationale de la Certification Professionnelle), comme celles de l’Afratapem, ou l’Inecat ; des Diplômes universitaires (DU) et un Master (Sorbonne Paris Cité)

La majorité des formations se déroule sous forme de stages avec des modules de durée variables : de quelques jours à 2 ou 3 ans. Ils s'adressent à des professionnels de la santé ou à des musiciens ayant déjà une formation et une expérience dans leur domaine. 

- Les diplômes universitaires (DU) en musicothérapie en France

- Toutes les formations en musicothérapie

 

La maladie de Parkinson

 

La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative du cerveau associée à des symptômes moteurs (mouvements lents, tremblements, rigidité et déséquilibre) et à d'autres complications, notamment des troubles cognitifs, de la santé mentale, du sommeil ainsi que des douleurs et des troubles sensoriels.

La musique et les signaux sonores sont de plus en plus utilisés dans la prise en charge des troubles moteurs des patients parkinsoniens notamment pour les aider à se synchroniser sur un métronome ou sur une musique rythmée. De nombreuses expériences montrent que l'induction musicale permet une fluidité des mouvements que les patients n'arrivent pas à obtenir s'ils n'ont pas ce type d'induction. Ils arrivent à se caler sur la musique et à reprendre une motricité beaucoup plus fluide.

"Il s'agit d'observations de recherches qui sont couplées avec des mesures physiologiques. Nous avons vraiment des mesures objectives pour dire que l'induction sonore joue un rôle intéressant. Cette induction sonore n'est pas vraiment musicale au sens où on l'entend, parfois c'est assez pauvre comme stimulus musical, c'est surtout rythmique et c'est très efficace.

"On a souligné que la musique stimulait des circuits cérébraux liés à l'émotion et au circuit de la récompense et allait stimuler la diffusion de la dopamine. Qui dit Parkinson dit déficit en dopamine donc on peut penser qu'on peut aider les patients par cette stimulation musicale à réguler le flux de dopamine mais de manière extrêmement modeste." https://www.allodocteurs.fr/maladies-cerveau-et-neurologie-maladie-de-parkinson-la-musique-peut-elle-ameliorer-l-etat-des-personnes-souffrant-de-parkinson-13994.html

 

La maladie d'Alzheimer

 

La maladie d'Alzheimer est une maladie neuro dégénérative (c'est-à-dire une atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

Selon une étude anglaise, la musicothérapie permet de soigner divers types de lésions cérébrales.

Le pouvoir de la musique sur le cerveau humain. Plusieurs études ont démontré que chanter, jouer d’un instrument ou écouter de la musique activent plusieurs zones du cerveau, qui contrôlent le langage, le mouvement, la connaissance, la mémoire et l’émotion, parfois toutes en même temps. La musique entraîne donc le cerveau, ce qui peut l’aider à réparer ses propres lésions.

Ainsi, ces études indiquent que, pour les patients atteints d’Alzheimer, la réaction provoquée par la musique peut les aider à retrouver des souvenirs qu’ils croyaient perdus. « Il existe aussi des preuves que les patients ayant perdu l’usage de la parole à cause de lésions cérébrales, ont toujours la capacité de chanter lorsqu’ils entendent de la musique », explique Rebecca Atkinson, chercheuse et docteure en musicothérapie neurologique, à l’Université de Brighton en Angleterre.

Conscients de la puissance des effets de la musique sur le cerveau, les chercheurs se sont intéressés à la manière dont celle-ci pourrait aider à soigner différentes maladies neurologiques, comme Parkinson, ou d’autres lésions cérébrales causées par des attaques ou des accidents.

Réapprendre à marcher et à bouger grâce au rythme

Les sessions de musicothérapie neurologique aident les patients à améliorer leurs capacités fonctionnelles, grâce à des exercices musicaux et rythmiques. Par exemple, les patients qui doivent réapprendre à marcher après un accident ou un traumatisme le font sur le rythme de la musique. « Ces types de thérapie ont prouvé qu’elles étaient plus efficaces que les thérapies standards, poursuit Rebecca Atkinson. Elles aident ceux qui ont survécu à des attaques cérébrales à retrouver la parole, améliorer plus rapidement la marche et à retrouver la motricité ».

Les chercheurs ont aussi analysé que la musicothérapie neurologique aidait à traiter d’autres troubles moteurs, tels que la maladie de Parkinson. Une technique, appelée « entraînement rythmique », a notamment été mise en place : elle utilise la fonction du cerveau qui permet de se synchroniser inconsciemment avec un rythme. Comparé à des thérapies sans musique, la musicothérapie améliore la marche et réduit les moments d’immobilisation et d’incapacité de bouger, chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.

Elle s’avère également efficace sur les personnes souffrant de lésions cérébrales traumatiques : la musicothérapie active et stimule les zones du cerveau endommagées, comme le cortex pré-frontal, ainsi que les zones liées à l’organisation, la prise de décision, la résolution d’un problème et le contrôle. Les patients se concentrent davantage et sont plus attentifs. D’autre part, la musicothérapie a un effet sur le bien-être, la dépression et l’anxiété.

Amélioration des connexions dans le cerveau

« La musicothérapie neurologique fonctionne parce que la musique est capable d’activer et de stimuler énormément de zones différentes du cerveau simultanément, analyse Rebecca Atkinson. Pour les patients souffrant de problèmes neurologiques, ce sont souvent les connexions dans le cerveau qui créent des problèmes, plutôt qu’une zone bien spécifique ». Écouter de la musique augmente les chances de réparation des neurones, ce qui améliore la fonction cérébrale et crée de nouvelles connexions.

La chercheuse et docteure affirme aussi que les effets produits par la musique durent plus longtemps. « Le cerveau d’un musicien est en réalité mieux connecté que celui d’une autre personne qui ne joue pas de musique ».

https://www.caminteresse.fr/sante/comment-la-musique-peut-soigner-les-maladies-dalzheimer-et-de-parkinson-176165/