Les traumatismes auditifs

 

 

 

Article Science&Vie publié le 30 décembre 2013. Signé Rédaction de Sciences&Vie.

 

Les opéras de Wagner doivent beaucoup à ses migraines

Les opéras de Wagner doivent beaucoup à ses migraines. C’est la conclusion d’une étude publiée dans la revue The British Medical Journal. Le compositeur a souffert toute sa vie de violents maux de tête, qu’il qualifiait de « plus grande plaie de son existence ». En s’appuyant sur l’opéra Siegfried, des chercheurs allemands montrent qu’ils ont eu une influence capitale sur sa musique. Ils seraient perceptibles notamment dans l’ouverture de l’œuvre, qui reproduit un battement gagnant graduellement en intensité, jusqu’à devenir presque douloureux. Le rythme des pulsations correspond typiquement aux sensations éprouvées lors d’une migraine, estiment les scientifiques. Les troubles visuels induits par celle-ci sont évoqués ailleurs dans l’opéra, où l’un des personnages se plaint de la violence de la lumière, sur fond de mélodie scintillante, avec un motif en zigzag. Pour les chercheurs, une question reste entière: comment les compositions de Wagner auraient-elles été affectées s’il avait fait soigner ses maux de tête?

 

Article Science&Vie publié le 21 février 2019. Signé Alexandra Pihen.

Quel volume sonore abîme nos oreilles ?

 

Pas besoin d'utiliser un marteau-piqueur ou d'aller en boîte de nuit pour mettre en danger l'audition : un casque de musique avec le volume à fond fait des dégâts dès 5 minutes par jour.

Concerts, boîtes de nuit, baladeurs… Force est de constater que la loi du « tout à fond » prévaut en matière de bruits de loisirs. Certes, un décret de 1998 relatif aux établissements diffusant de la musique amplifiée autorise un niveau sonore de 105 dB en continu et pas davantage.

Oui, mais cela signifie tout de même que séjourner en boîte de nuit 10 minutes équivaut à recevoir une dose de bruit supérieure à celle qu’il ne faut pas dépasser pendant une journée de travail !

Les baladeurs, eux, voient leur volume de sortie maximal fixé à 100 dB par le code de santé publique, soit le niveau sonore… d’une perceuse. Imposé à nos oreilles plus de 5 minutes par jour, il peut engendrer des troubles auditifs durables.

Des règles mal appliquées

Inquiétant, surtout que, d’après un récent sondage Ipsos, 40 % des jeunes adultes (entre 15 et 45 ans) règlent le volume au maximum. Et que 8 sur 10 ont déjà souffert d’oreilles cotonneuses, d’acouphènes, de douleurs dans l’oreille et d’hypersensibilité aux sons.

A savoir : les lésions auditives apparaissent à partir de certains seuils. Par exemple, 8 heures de cour de récréation ou 30 secondes de marteau-piqueur.

Les traumatismes sonores violents ou répétitifs occupant dorénavant le premier rang des facteurs de surdité, la réglementation actuelle a donc fait son temps et de nouvelles lois s’imposent… Encore faudra-t-il veiller à leur application : sur 18 établissements mis en cause dans les accidents auditifs en Ile-de-France pour 2004-2006, 16 n’étaient pas en conformité avec la loi.

 

Article Science&Vie publié dans la magazine de décembre 2022, page 111. Signé Kyrill Nikitine .

L'ouïe souffre de l'inflation du bruit

C'est une véritable épidémie: d'après l'Inserm, 1 adulte français sur 4 serait aujourd'hui atteint d'une forme plus ou moins importante de déficience auditive. Dans le monde, 1,5 milliard de personnes seraient concernées, selon l'ONU. Une tendance qui ne va pas s'inverser : nous serons ainsi 2,5 milliards en 2050, selon les projections...

Les causes sont diverses -génétique, vieillesse, infections, mais l'une d'entre elles surpasse les autres : le bruit, et plus particulièrement celui issu des écouteurs et casques que beaucoup portent quasi quotidiennement. Ils menacent ainsi l'ouïe d'un milliard de jeunes adultes! "Le problème de la source sonore produite par les technologies numériques, c'est la compression, explique Pierre Anhoury, médecin de santé publique et directeur des relations inter­nationales de l'Institut Curie. À l'époque du vinyle, l'intensité de la musique s'échelonnait de 30 à 120 dB, des valeurs naturelles pour notre oreille." Or la compression nivelle le son, qui se retrouve en permanence entre 60 et 80 dB, -le volume idéal pour l'oreille se situe autour de 30 dB-, ce qui fatigue beaucoup le cerveau. Mais voilà, une fois notre ouïe altérée, impossible de la réparer ! En effet, chacun d'entre nous possède un patrimoine auditif à sa naissance, qui se définit par un certain nombre de cellules ciliées, environ 15000. Or ces cellules de l'oreille interne ne se régénèrent pas", révèle le chercheur. En outre, les agressions sonores ont de terribles répercussions sur notre métabolisme : elles modifient le sommeil, notamment en réduisant le sommeil paradoxal ; elles provoquent un stress à l'origine de la libération de cortisol, d'adrénaline et de dopamine, ce qui entraîne certains troubles cardio-vasculaires. Il a aussi été établi que la perte des capacités auditives augmentait les risques d'Alzheimer de 25% et accélérait le vieillissement du cerveau... Face à un tel constat, une seule solution : réduire le bruit ambiant.

 

 

 

Acouphènes et hyperacousie

Les acouphènes

Les hyperacousies

L'implant cochléaire

Fonctionnement et principe

C’est un micro qui capte les sons, les transforme et les envoie directement au nerf auditif qui transmet ensuite les informations au cerveau.

  • 20.000 euros, sans compter le coût de l’opération, des séances de réglages et de rééducation. 
  • 200 personnes chaque année en France

 

La clinique du musicien

Surdité : des chercheurs créent de nouvelles cellules auditives