Le musicien et son œuvre ne peuvent être dissociés de leur temps et du contexte dans lequel ils évoluent. Vivant de la commande, à la solde de puissants mécènes ou de pouvoirs constitués, multipliant les activités d’interprète ou d’enseignant, l’artiste musicien s’inscrit dans les grands enjeux de son époque et témoigne à sa façon des problématiques qui lui sont contemporaines. Une très grande partie du répertoire musical ne peut se comprendre qu’à la lumière du contexte dans lequel il a vu le jour. Comment faire abstraction du contexte historique européen qui a accompagné la création beethovénienne? Comment détacher la musique de Monteverdi de son environnement social et politique? Comment comprendre l’œuvre de Corelli sans prendre en compte l’évolution de la facture instrumentale à la même époque?
Par ses dimensions émotionnelles et sensibles, la musique peut également porter des messages, des significations de différentes natures. Messages institutionnels codifiés, messages de révolte, messages de rassemblement ou d’identité, messages spirituels, messages d’amour, sa plasticité lui confère une grande puissance de communication. L’histoire de la musique comme celle des civilisations ne cessent de témoigner de ces rapports étroits entre la musique, sa création et ses usages, et les questions qui animent la vie et l’évolution des sociétés.
Les élèves musiciens peuvent ainsi croiser des questions portées par différentes spécialités suivies en classe terminale. En sciences économiques et sociales, la question intitulée «Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques?» peut ainsi interroger la place et le rôle de la musique dans cette perspective. La thématique «L’homme, le monde, le destin» de la spécialité littérature et langues et cultures de l’Antiquité peut permettre aux élèves de s’interroger sur la place des mythes dans la construction des valeurs occidentales contemporaines. |