Rollin' and Tumblin'
« Rollin’ and Tumblin’ » est un vieux standard de blues dont les origines (enregistrées) remontent à la toute fin des années 1920. C’est en 1929 que Hambone Willie Newbern enregistre pour le label Okeh un morceau intitulé « Roll and Tumble Blues » :
Si le titre a connu de nombreux avatars, parfois avec d’autres paroles et même un autre titre (dont une version enregistrée en 1967 par The Yardbirds sur leur album Little Gameset intitulée « DrinkingMuddy Waters » (le guitariste était alors Jimmy Page), c’est surtout la version « électrique » de Muddy Waters qui sert de référence à Jeff Beck. Enregistrée en 1950 pour le label Aristocrat, cette version est officiellement créditée comme étant composée par McKinley Morganfield, vrai nom de Muddy Waters. Version originale de « Rollin’ and Tumblin’ » :
C’est un blues en la dont la structure est assez classique (AAB = ici A sur lab et B – la phrase chantée – en mib puis retour sur lab – guitare) comme le montrent les deux images ci-dessous réalisées avec Sonic Visualiser (melodic range : l’outil a été placé sur la note chantée par ImogenHeap, son nom et sa fréquence apparaissent à gauche de l’image. Image 1 = A – G# = lab ; image 2 = B – D# = mib).
Structure AAB de la phrase musicale de « Rollin’ and Tumblin’ ».
Il s’agit d’un jeu responsorial classique dans le blues : la phrase vocale précède le riff joué (souvent à la guitare) qui, lui, est immuable. L’exemple de « Mannish Boy » de Muddy Waters est significatif. On retrouve le même principe dans de nombreuses chansons de blues rock ou hard rock typées blues comme les couplets de « Whole Lotta Rosie » de AC/DC qui est, basiquement, la même chose que ce que l’on entend chez Muddy Waters. La structure AAB des sections chantées apparaît très clairement ci-dessous. Forme générale de « Rollin’ and Tumblin’ ». On remarque l’introduction en trois sections : phrase mélodique de la guitare/riff seul/riff + batterie. La fin du pont est marquée par un assez long silence avant que ne reprenne le chant (toujours AAB). La coda est construite sur le même principe que le pont.
|