Le temps du studioRevenons au processus de création. Si le choix de la construction peut n’intervenir qu’à la toute fin du processus, le studio apparaît très rapidement comme un outil de création qui va, au fil des années, acquérir une place de plus en plus importante dans le processus créateur au point que certains albums sont de purs produits de studio. On rappellera ici le travail des Beatles avec à nouveau l’exemple de « Strawberry Fields Forever » mais aussi de « A Day in The Life », « Tomorrow Never Knows » et même du fameux « Medley » d’Abbey Road dont la structure (la forme) a été élaborée en studio à partir d’éléments épars. « [Ces] morceaux étaient comme des esquisses ; vous aviez souvent un bout de papier avec une chose écrite là et une autre à la moitié de la page […], une petite figure à répéter, une ligne de basse, ou un groupe d’accords de trois notes qui pouvaient être écrits avec une figure rythmique. Et il [Miles Davis] pouvait dire : “OK Dave tu joues cette ligne de basse ici. Chick [Corea], c’est une figure pour toi là. Vous jouez ça contre ça.” Et à la fin de la séance, Miles pouvait prendre un extrait de cette prise et le relier à celle-là puis en rajouter une autre. » L’image suivante montre deux versions du morceau intitulé « Shhh/Peaceful » extrait de In a Silent Way. La forme d’onde en haut est celle d’un premier montage de la pièce, utilisant des éléments identifiés par un numéro (1, 2, 3…) et une lettre (2a, 2b…) soulignant divers états de cette séquence.
Forme comparée de deux montages de « Shhh/Peaceful » de Miles Davis.
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