La walking basse (ou basse ambulante)
Texte tiré de la Philharmonie de Paris en ligne
Dans l es années 1920, le jeu de la batterie se fait plus discret et laisse, de ce fait, davantage d’espace à la contrebasse : moins de grosse caisse et donc davantage d'écoute pour les bassistes. Ils vont se mettre à jouer sur tous les temps, les lignes de basse deviennent plus mobiles, donnant naissance à un type d’accompagnement dit walking bass qui donne l’impression que les harmonies sont promenées sur une ligne mélodique. Privilégie les noires, quatre par mesure de quatre temps, avec un mouvement mélodique qui décrit clairement la progression harmonique. Les deuxième et quatrième temps doivent être accentués. Pulsation très régulière. Les contrebassistes des années 1930 jouent cette ligne de basse dite ambulante, mais il leur arrive de ne jouer que les temps forts (1er et 3e temps) afin d’obtenir un effet de décontraction. Le procédé de la walking bass est lié à la technique du « cha-ba-da » à la batterie. La fusion de ces deux techniques aboutit au mariage exceptionnel du son des cordes de la contrebasse et de celui de la cymbale ride. Walter Page
John Kirby
Les walking bass de Walter Page (1900-1957) : leur ambitus élargi par ses fréquentes explorations de l’aigu qui s’accompagnent de variations du volume sonore. Quant à John Kirby (1908-1952), hormis sa collaboration à l’orchestre de Fletcher Henderson, il s’affirme au sein du sextuor qu’il crée en 1937. Le nombre réduit de musiciens de cette formation a pour conséquence une musique aérée, dans laquelle John Kirby brille particulièrement. Puissante et précise, sa pulsation s’associe à merveille avec son jeu léger et raffiné, en parfaite adéquation avec l’élégance des arrangements. Ses walking ne sont pas très démonstratifs mais exécutés admirablement et ils satisfont pleinement les besoins de la formation.
Cette période de généralisation de la walking bass compte aussi le contrebassiste Milt Hinton (1910-2000), dont la principale singularité est sa capacité d’adaptation et, par conséquent, la diversité de ses expériences musicales dans une carrière à la longévité exceptionnelle qui traverse la quasi-totalité de l’histoire du jazz, de Freddie Keppard à Branford Marsalis. Il est généralement apprécié pour sa sûreté harmonique, la rondeur de sa sonorité, son swing constant et sa présence scénique. Il est aussi maître dans l’art du slap, qu’il utilise à la fois comme un contrebassiste de New Orleans et comme un bassiste électrique.
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