MOZART FRANC-MACONAvant de découvrir la musique de Mozart en lien avec la franc-maçonnerie, il faut se plonger dans l'histoire de la maçonnerie. Il y a pléthore d'informations, mais la vidéo suivante est particulièrement synthétique. A voir avant le cours !
Si cela vous passionne, et pour connaître les symboles maçonniques (que vous retrouverez dans la Flûte Enchantée) :
Comprendre Mozart franc-maçon, c’est d’abord pouvoir imaginer qu’au XVIIIè siècle, l’ordre maçonnique regroupait les principales intelligences européennes. Certainement imposant, il comptait comme l’un des courants de pensée le plus influent de l’époque. L’Ordre maçonnique témoignait de sa croyance en Dieu, ou plutôt de ce qu’il appelle le Grand Architecte de l’Univers. Mais le Vatican ne l’a jamais reconnu. On y trouve essentiellement des intellectuels. Par exemple, vous aviez les hommes de lettre comme Schiller, Goethe, des empereurs, des princes, comme François Premier, empereur d’Autriche, le Prince de Kaunitz, et bien d’autres. Mais également beaucoup de musiciens. : Dalayrac, Philidor, Cherubini, Grétry, Méhul, Piccini, Gossec, Devienne, ou Giroud, et même Joseph Haydn. Et rappelons-nous que nous nous situons toujours au XVIIIè siècle. C’est donc parmi ces compositeurs que Mozart trouva un accueil, un soutien moral et financier dont il avait parfois besoin. De nombreuses compositions sont donc liées à la Franc-maçonnerie. Lied K.483 : Mais d’autres œuvres bien plus importantes rythmaient la vie de l’Ordre, comme la Cantate Maçonnique, un éloge de l’amitié, ou une cantate composée pour une cérémonie rituelle, Die Maurerfreud, (La Joie du Maçon), K. 471 : Sans oublier la Flûte Enchantée, bien sûr. Cette fameuse Flûte enchantée ! Elle est bien la signature d’un fervent défenseur de l’Ordre maçonnique qui a connu vers la fin du XVIIIè siècle, disons-le, un déclin certain. En effet, l’histoire trop complexe peut cependant être résumée. Mozart entre en maçonnerie en 1784 (il a 28 ans) mais il avait bien des contacts auparavant. A 11 ans, par exemple, il met en musique une ariette «An die Freude» (K. 53) dont le texte est inspiré de sentiments maçonniques, c’est-à-dire, les thèmes de la paix, de l’amour entre les hommes, pour son médecin qui l’avait soigné de la variole.
Il faut présenter des travaux pour progresser, des travaux appelés «planches». Et la fécondité connue de Mozart permet une réalisation impressionnante d’œuvres pendant cette période précise. Mais la première commande musicale date de 1773 est émane d’un certain Gebler, franc-maçon qui demande à Mozart la composition de la musique de scène de Thamos, roi d’Egypte.
Adagio K.411 : Dans le rituel, le franc-maçon trouve la possibilité de quitter le « monde profane » pour « élever son cœur en fraternité et tourner son regard vers la lumière ». La musique doit donc trouver le pouvoir d’accomplir cet mutation, en quelque sorte, et cela, grâce à de nombreux symboles. Par exemple, l’élément ternaire qui peut apparaître dans la musique sous trois formes : La spatialisation dans l’orchestre, les dialogues entre les instruments reprennent le principe d’échanges verbaux dans les loges où chaque participant a sa place, le passage du non-construit, de l’informe à la rigueur, de la pierre brute à la pierre cubique, du chaos à l’ordre, et ce procédé se trouve facilement dans l’œuvre de Mozart. Prenons le quatuor en do majeur communément appelé le quatuor des « Dissonances ».
Pendant les années qui suivirent l’initiation de Mozart, soit après 1784, plusieurs œuvres ont vu le jour au sein de la confrérie. Elles étaient destinées à différentes cérémonies, mais on les retrouvait également dans des œuvres absolument profanes, qui n’avaient donc aucun lien avec la Franc-Maçonnerie.
L’écriture des parties lentes coïncide avec une pratique du rituel. La lente phrase mélodique accompagne les frères en marche. Les frères qui procèdent à l’ouverture et à la fermeture de la loge. Les silences correspondant aux arrêts nécessités par des gestes rituels interrompent la mélodie. Et tous les mouvements lents des cinq divertimenti K.439b suivent ce procédé. Mozart a aussi composé des œuvres maçonnique non rituelles, mais curieusement, ces œuvres datent du temps ou Mozart n’était pas franc-maçon. Souvent des œuvres de jeunesse et d’adolescence. Elles témoignent des rapports étroits qu’il entretenait avec certains franc-maçons. Ces œuvres n’ont aucun caractère rituel, mais sont plutôt une louange ostentatoire, puisque le texte que soutient la musique est proprement maçonnique. O Heiliges Band (Ô lien sacré) K. 148 :
Le concerto pour piano et orchestre en ré mineur n° 20 K. 466 tient une place à part, semble-t-il. Ce concerto, daté du 10 février 1785, a retenu l’attention des pianistes du XIXè siècle. Beethoven lui-même en a écrit la cadence. Il est plus grave, plus profond, plus abouti. Il y a comme un nouvel apport. D’après les documents de l’époque, pendant la temps d’écriture de ce concerto, Mozart est plongé dans une activité débordante en maçonnerie. Les trois premières mesures de l’allégro du premier mouvement rappellent les trois marches d’accès au temple, celui de l’élévation.
Plus qu’une mélodie, Mozart installe une atmosphère, sensiblement lourde, comme une pénombre dans laquelle Mozart voudrait plonger l’auditeur. On a la présence des répons entre les cordes et les bois, jusqu’à la construction de l’accord de mi bémol majeur, tonalité à trois bémols. Mais l’ombre, le caractère obscur, laisse bientôt la place à la lumière comme le veut la symbolique maçonnique. Et c’est le piano qui apporte cette lumière, presque comme s’il voulait effacer l’obscurité toujours entretenue par l’orchestre. Et tout se transforme. Les éléments musicaux qui composaient l’introduction grave et lourde par l’orchestre, sont réemployés à la fin du mouvement, mais miraculeusement la musique n’est plus que lumière et limpidité. On peut considérer trois périodes distinctes. La première que nous venons d’étudier rassemble les œuvres qui expriment cette exaltation du Mozart tout jeune franc-maçon. La seconde période, autour de 1788, est extraordinairement féconde. Pourtant, c’est à ce moment que Mozart vit ses heures difficiles, pendant lesquelles il s’enfonce dans la misère. Sa musique n’a plus le succès d’avant. Mais la symbolique maçonnique est plus présente que jamais. Dans le Symphonie n°39 en mi bémol majeur K.543, notons déjà les 3 bémols à la clé, trois fois trois battements sont énoncés rituellement par les cordes. Ils font pressentir ceux de l’ouverture de la Flûte Enchantée. Et comme dans le quatuor des Dissonances, l’adagio avance par une mise en place pesante et lente, sans faire apparaître de véritable thème. Puis l’impression devient tout autre, trois gammes, cette fois ascendantes, se substituent aux gammes jusque-là descendantes. Le rythme ternaire de l’ombre s’efface peu à peu, alors que naît, le jour. Le tempo ralentit et quelques notes énoncées simplement dessinent l’horizon d’où va s’élever la lumière. Et dans le thème lui-même, un thème limpide, dépouillé, transparent, Mozart utilise les tierces, une autre symbolique maçonnique. Le deuxième mouvement symbolise l’espace grâce aux répons, souvenir du pavé mosaïque, alternance entre blanc et noir. La dernière symphonie :Présence incontestable de la symbolique dans la symphonie n° 40 en do majeur K. 551. Toujours les trois marches qui vont vers la lumière du vénérable Maître, avec alternance de la force et de la tendresse dans les deux motifs, la symbolique de l’espace, le noir et le blanc, l’homme et la femme. Le premier mouvement entier est un équilibre entre interrogations et réponses. Aussitôt qu’un motif semble interroger, le suivant apaise et donne la réponse La troisième période. Les ponts sont coupés entre Mozart et la haute société qui l’adulait quelques années auparavant. Qui lui tourne le dos ? Certainement pas ses frères maçonniques auprès desquels il trouve un sérieux refuge moral, et quelques fois financier. Date du concerto pour clarinette : 7 octobre 1791. cette œuvre s’insère dans la production maçonnique la plus intense et la plus à découvert qui fût. Ce concerto est précédé de la Petite Cantate Maçonnique K.619, de la Flûte Enchantée K.620, et suivi par la Grande Cantate Allemande Maçonnique K.623 et le Chant Maçonnique K.623a. La Flûte Enchantée est une œuvre qui chante tout autant l’accession au bonheur et à la félicité par l’amour. Pas de mensonge ou autre défaut, mais de la sérénité dans la clarté et la transparence de la vérité. Il n’y a pas d’intrigue tramée, mais plutôt des questions : le bien pourra-t-il vaincre le mal ? Tout profane peut-il être initié ? Le principal moteur de l’action se révèle être le suivant : en dépit de la diversité de leurs cultures, de leurs croyances, de leur rang social, les hommes ont tous le même droit d’accéder au bonheur et à l’amour. Dans les premières scènes, les protagonistes appartiennent au monde de l’imaginaire. Ils deviennent par la suite des êtres humains. Découverte (humoristique, mais bien réalisée)
Petit résumé de 7 minutes en lien avec la Flûte Enchantée
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