Les Indes Galantes après Rameau...

 

Alexandre Tharaud

Bertrand Porot écrit :


“ - On peut aussi considérer comme transcription certaines interpretations, notamment celles qui utilisent des instruments modernes non connus du temps de Rameau, comme dans le cas du piano.
A. Tharaud a le souci d’une interprétation historiquement informée qu’il impose dans les articulations, les phrasés ou les ornements (quoique ils soient parfois mécaniques et que quelques tremblements sont pris par la note réelle). Le diapason est moderne, différent des versions sur instruments anciens privilégiant ceux en usage au XVIIIe siècle.
Même si Tharaud respecte l’esprit de l’œuvre (une danse), il lui imprime aussi une interprétation plus personnelle notamment par ses accents rythmiques. La main gauche, par exemple, ressort parfois plus fortement, mettant en valeur un certain aspect percussif.
 Son apport principal consiste en la création de plans sonores contrastés grâce au toucher et aux nuances. Le 2e couplet par exemple se présent piano et dans une sonorité plus argentine, comme s’il évoquait un orchestre imaginaire avec des flûtes et violons en sourdine à l’image de l’orchestre de l’Opéra au XVIIIe siècle. »

! A consulter ! https://cerhic.hypotheses.org/411

 


– Michel Corrette (1707-1795) s’empare à son tour de l’air des Sauvages, pour en donner des variations dans le genre qu’il affectionne, le « concerto comique ». Le 25e Concerto s’appelle « Les Sauvages et La Furstenberg », et est édité en 1773 environ

 

 

 

Private Domain, here in the Place

 

« Un dernier exemple permet d’illustrer la fortune de ce « tube » de Rameau et son traitement musical : il s’agit de Here In This Place de Iko et l’Ensemble Private Domain avec Marc Collin, Paul & Louise (d’après Les Indes galantes de Rameau, « La danse des sauvages »). Il s’agit d’une réalisation électro pop donné à la Cité de la musique en 2009 :

  • Le duo chanté reprend les parties de chœur des Indes galantes, avec accompagnement d’un orchestre rock et d’un orchestre baroque qui joue la danse elle-même (refrain).
  • L’ambiance générale évoque le message de douceur des mœurs des sauvages, sorte d’hymne à une vie dans une nature paisible et tranquille.
  • Mais l’arrangement trop simpliste transforme la pièce en un produit passe-partout de consommation et en aplatissant les effets les plus remarquables :

*un ostinato de batterie en binaire efface la basse si vivante et si étrange de Rameau.
*l’interprétation par l’orchestre baroque privilégie un hyper legato, sans rythmique de danse.
*la présence de « nappes » électroniques et de sons tenus à la fin occulte la dynamique de danse.
 D’où un affaiblissement de la portée « sauvage » et originale de la pièce.

Qui est IKO ?

 

Entre Beck et Rameau

 

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