Eusebius

 

Ecoute :

2/4, Mi bémol majeur (mais comme Eusebius est rêveur, la tonalité n'est jamais marquée sur la tonique à la basse ; il n'a pas les pieds sur terre)

Lié aux Davidsbündler de la Neue Zeitschrift, ainsi que Walt. Il s’agit d’une personnalité de Schumann lui-même.

Eusebius
(Schumann) s’exprime au sujet d’« une sonate au printemps » écrite par un certain compte Franz de Poce :
« A qui m’aurait soumis ce titre, j’aurais parié que le compositeur est une femme, et peut-être aurais-je formulé mon jugement en ce termes : « Quel que soit ton nom, Adèle, Zuleika, je t’aime d’avance comme tous ceux qui écrivent des sonates. Si seulement…, etc. Si j’étais ton professeur, etc. ». Quinze lignes où conseils et compliments se côtoient. Schumann signe Eusebius. Puis vient un post-scriptum de deux lignes signé par Florestan : « Comme mon Eusebius tourne autour du pot ! Pourquoi pas tout uniment ; M. le Compte est très doué, mais il n’a guère étudié ? »

Eusebius parle adagio, sotto voce, il entre sur un discret accord de sixte, s’exprime en volutes enveloppants, entremêle souplement des rythmes (triolets, quintolets, septolets sur des divisions régulières). Les notes réelles des accords se dissimulent sous de longues appogiatures. Même le ASCH du départ n’est pas exprimé sans périphrases.

2 phrases qui se répètent en variant le schéma de base.

ABA (B tiré de A). AABAB’A’BA ; B’A’ jeu des octaves.

Eusebius ne conclut pas : Florestan lui coupe la parole.