Préambule

 

Ecoute :

3/4, La bémol majeur.

C’est l’annonce du bal masqué. Une fanfare martiale en introduction. Pourquoi ? Il faut lire le texte de Jean-Paul :
« Sortant de sa petite chambre il pria Dieu d’être encore aussi joyeux quand il reviendrait. Il se sentait pareil à un héros assoiffé de gloire qui partirait pour sa première bataille. »
On comprend mieux avec le finale, qui titre « la marche des compagnons de David ».

ABA avec introduction et coda. La construction du morceau central est assez libre, presque comme une rapsodie.

Ambiguïté rythmique au début ; les deux premières notes ne permettent pas de donne le tempo.
Ambiguïté harmonique au début : accord de sixte sur la première note ne fixe pas la tonalité. On entend V-I ou IV-V ? On ne le saura qu’à la mesure 4.
Rapidité des modulations.

Piu moto
 : le centre du morceau. « Walt arriva, poussé par une ivresse magique, dans la salle vibrante de sons, flambante, emplie de formes et de chapeaux : un ciel nordique plein d’aurores boréales et qui enfanterait sas cesse des visions, bouscule par les zigzags de créatures entrechoquées ».

Entrechocs à la mesure 28 (répété à 32) avec un bref canon et les heurts de la basse (formule binaire sur le ternaire de la main droite).

Mesure 26 à 48, la cellule thématique de 27 circule dans tous les sens sans aboutir encore.

Mesures 39 à 40 et 45 à 46, un ressac de houle humaine traverse la salle.

Mesure 49, formation du vrai thème annoncé par la cellule ; c’est la valse qui émerge, mais sur 1-2-3-4-5-6 au lieu de 1-2-3-4-5-6.

Mesure 57, fin de ce rythme et retour aux précédents.

Mesure 70, ébauche de reprise de la valse qui bifurque vers l’épisode sentimental (animato) qui forme le centre de ce morceau médian. Il est court, et dès la mesure 80 réapparaît le thème de la valse.

Une ébauche de reprise mesure 104 suffit à suggérer le dernier A d’une forme ABA dont B serait, au centre, l’épisode sentimental. Il se clôt sur un allargando con forza qui mène à la coda de farandole échevelée.
Cette farandole est construite sur des accords de tonique et de dominante sur pédale de tonique. Le rythme est entièrement désarticulé, le binaire contrariant de la main gauche n’étant plus équilibré par le 3 temps régulier de la main droite ; celle-ci procède en effet par syncopes ascendant se prolongeant en une phrase brusquement cassée par un 4/4 intercalé. Après reprise, courte conclusion brillante et fin rapide, voire quelque peu écourtée.