Classe de Première HDA - Musique

 

L'ART DU PORTRAIT EN FRANCE, XIXième - XXIième siècles

Marie-Annick Guillemin et Nicolas Husser

 

Passer du rire aux larmes, ou encore de l’étonnement à la colère n’appartient pas qu’au monde du visuel mais aussi à celui de l’écoute. Dresser un portrait des émotions et des sentiments en musique peut bien faire rougir de jalousie certains portraits des galeries du Louvre ! Quatre trompettes ne rivalisent-elles pas en intensité avec le plus diabolique des regards ? Ce spectacle rappelle que la musique, est dotée d’un pinceau redoutable pour décrire tout un panel d’émotions. De la folie à la plainte, de la lamentation à la passion, du rire à la jalousie, les travers et traits de caractères n’ont pas échappé au regard aiguisé et parfois moqueurs des compositeurs qui se sont souvent servis de leur art pour «faire un pied de nez», « mettre en boîte » ou « régler leur compte ». Il est vrai que pour dresser un croquis avec quelques notes de musiques, qu’il soit ironique, acerbe, tendre, romantique ou encore humoristique, les maestros disposent d’un nuancier infini d’effets de style. M-A Guillemin

 


I. LE PORTRAIT MUSICAL

 

A. L'esquisse ou l'ébauche

Claude Debussy (1862-1918) a écrit 24 Préludes entre décembre 1909 et avril 1913

Danseuses de Delphes

 

La danse de Puck

Dans le songe d'ne nuit d'été, Shakespeare donne vie à une créature féerique du folklore celte, surtout en Irlande, dans l'ouest de l'Ecosse ou au pays de Galles.
Puck, aussi appelé Robin Goodfellow, y est présenté comme un esprit espiègle, qui effraie les jeunes filles, ôte la crème du lait, joue des tours aux vieilles, égare les voyageurs dans la nuit et amuse son maître Obéron, roi des fées, en imitant le hennissement d'une jeune pouliche pour « séduire » un cheval bien nourri (acte II, scène 1). 

 

Illustrations d'Arthur Rackham

 

4 Minstrels

5 Les fées sont d'exquises danseuses

6 Général Lavine - Excentric

B. La musique avec le texte

 

En 1882, Claude Debussy écrit et dédie à Marie-Blanche Vasnier, son élève soprano amatrice, une mélodie intitulée La fille aux cheveux de lin qui s'appuie sur un texte de Leconte de Lisle tiré des Chansons écossaires dans les Poèmes antiques. Elle avait treize ans de plus que lui et il en était amoureux.

Sur la luzerne en fleur assise,
Qui chante dès le frais matin ?
C'est la fille aux cheveux de lin,
La belle aux lèvres de cerise.

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ta bouche a des couleurs divines,
Ma chère, et tente le baiser !
Sur l'herbe en fleur veux-tu causer,
Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Ne dis pas non, fille cruelle !
Ne dis pas oui ! J'entendrai mieux
Le long regard de tes grands yeux
Et ta lèvre rose, ô ma belle !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

Adieu les daims, adieu les lièvres
Et les rouges perdrix ! Je veux
Baiser le lin de tes cheveux,
Presser la pourpre de tes lèvres !

L'amour, au clair soleil d'été,
Avec l'alouette a chanté.

 

Ecoutons cette mélodie

 

Alfred Cortot écrit de ce prélude que c'est "une tendre paraphrase de la chanson écossaise de Leconte de Lisle qui dit le charme et la douceur de la lointaine amoureuse, sur la luzerne en fleur assise".

C. Comment est perçu le portrait musical ?


La fille aux cheveux de lin, prélude de Claude Debussy.

 


D. Le leitmotiv

Une musique qui caractérise un personnage. Surtout employée à l'opéra et au cinéma, elle peut nous donner quelques indications de personnalité, mais surtout, elle informe de la présence du personnage.

Connaissez-vous ces leitmotive ?

Qui est-ce ?
Qui est-ce ?
Qui est-ce ?
Qui est-ce ?
Qui est-ce ?


E. Qui donne vie au portrait : le compositeur ou l'interprète ?


Hommage à S. Pickwick Esq. P.P.M.P.C.

Posthumous Papers of Mister Pickwick's Club

Petit test :

Sur un brouillon, notez les caractéristiques du personnage (d'après les deux peintures). Notez ensuite, dans différentes cases, les caractéristiques des différentes interprétations (le début, à chaque fois). Quelle interprète, selon vous, décrit le mieux le personnage ?

Krystian Zimerman

Maurizio Pollini

Sviatoslav Richter

Paavali Jumppanen

Zoltan Kocsis

A travers ses interprétations, on se rend bien compte que la partition seule ne suffit pas à décrire un personnage. L'interprète lui donne vie à travers ses propres choix (tempo, équilibre grave/aigu, rubato, nuance...)

 

F. Musique à programme


Ondine

Ondine de Ravel, extrait des Gaspard de la Nuit

Gaspard de la nuit : Trois poèmes pour piano de Maurice Ravel, composé en 1908, d'après trois poèmes en prose extraits du recueil d'Aloysius Bertrand.

 

- » Ecoute ! – Ecoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui
frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ;
et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui
contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau
lac endormi.

» Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant,
chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais,
et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le
triangle du feu, de la terre et de l’air.

» Ecoute ! – Ecoute ! – Mon père bat l’eau coassante
d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de
leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénu-
phars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne ! »
*
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son
anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et
de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle,
boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa
un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse-
lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.

1842

 

G. Autoportrait avec texte


Patricia Kaas : Je suis une fille de l'Est.

Parce que nos cieux sont ténébreux
Et qu'ici on n'a pas la mer
On a mis le bleu dans nos yeux
C'est dans nos regards qu'on se perd
C'est peut-être à cause du soleil
Qui nous oublie longues saisons
On veut de l'or comme à Marseille
On l'a mis dans nos cheveux blonds
Je suis d'un pays d'un horizon d'une frontière
Qui sonne guerre, qui sonne éternel hiver
Et si tu veux m'apprendre
Si tu veux vraiment bien me connaître
Je suis dans chaque mot dans chacun de mes gestes
Une fille de l'Est
Ici le froid glace les corps
Mais la chaleur peut te bruler
Chez tout est intense et fort
On fait pas les choses à moitié
Et toutes ce croix, ces tranchées
Ici l'on sait le prix du sang
L'absurdité des combats quand
On est tombé des deux côtés
Je suis d'une région d'une langue d'une histoire
Qui sonne loin qui sonne batailles et mémoire
Celle qui m'a vue naître
Celle qui m'a faite ainsi que je suis faite
Une terre, un caractère celle que je reste
Je suis de ces gens dignes
Et debout dans leur silence
Où parole est parole, où promesse a un sens
Et si tu sais comprendre
Qui je suis quand j'aime ou je déteste
Je t'offrirai l'amour droit, simple et sincère
D'une fille de l'Est
Une fille de l'Est

 

 

H. Autoportrait et musique à programme

 

Hector Berlioz (1803-1869) et la Symphonie Fantastique, "Episodes de la vie d'un artiste", 1830

Berlioz est un compositeur  romantique, créateur de l’orchestre symphonique moderne (il publie d'ailleurs un traité sur l'orchestration)

 
Né en 1803 à la Côte-Saint-André et mort à Paris en 1869. Il s'engage dans des études de médecine (volonté du père médecin) puis abandonne pour se consacrer à la musique.
En 1830, il obtient le prix de Rome.

Il influence de nombreux compositeurs (Liszt - Wagner R. Strauss- Le Groupe des cinq, un groupe de musiciens russes, romantiques, Mili Balakirev, Nikolaï Rimski-Korsakov, Alexandre Borodine, Modeste Moussorgski et César Cui)

Il écrit ses Mémoires « ma vie est un roman qui m’intéresse beaucoup »

La symphonie fantastique est écrite en 5 mouvement et raconte son aventure sentimentale. Il s'agit de musique à programme (lors de la création il voulait que le public lise le programme à l’avance). Cette oeuvre est donc autobiographique. Divisée en 5 mouvements, l'oeuvre comporte des titres au lieu de numéros.

PROGRAMME extra-musical de la  Symphonie fantastique

Programme tel qu’il apparaissait dans l’édition de 1832. (l’édition conservée à la Bibliothèque Nationale de France).
Le compositeur a eu pour but de développer, dans ce qu’elles ont de musical, différentes situations de la vie d’un artiste. Le plan du drame instrumental, privé du secours de la parole, a besoin d’être exposé d’avance. Le programme suivant doit donc être considéré comme le texte parlé d’un opéra, servant à amener des morceaux de musique, dont il motive le caractère et l’expression. Berlioz stipule bien que l'on peut ne pas tenir compte du programme, la Musique se suffisant à elle-même.
Le programme suivant doit être distribué à l’auditoire toutes les fois que la symphonie fantastique est exécutée dramatiquement et suivie en conséquence du monodrame de Lélio qui termine et complète l’épisode de la vie d’un artiste. En pareil cas, l’orchestre invisible est disposé sur la scène d’un théâtre derrière la toile baissée. Si on exécute la symphonie isolément dans un concert, cette disposition n’est plus nécessaire: on peut même à la rigueur se dispenser de distribuer le programme, en conservant seulement le titre des cinq morceaux; la symphonie (l’auteur l’espère) pouvant offrir en soi un intérêt musical indépendant de toute intention dramatique.

Première Partie : « Rêveries – Passion »  
L’auteur suppose qu’un jeune musicien, affecté de cette maladie morale qu’un écrivain célèbre appelle le vague des passions, voit pour la première fois une femme qui réunit tous les charmes de l’être idéal que rêvait son imagination, et en devient éperdument épris. Par une singulière bizarrerie, l’image chérie ne se présente jamais à l’esprit de l’artiste que liée à une pensée musicale (idée fixe !!), dans laquelle il trouve un certain caractère passionné, mais noble et timide comme celui qu’il prête à l’être aimé.

Ce reflet mélodique avec son modèle le poursuivent sans cesse comme une double idée fixe. Telle est la raison de l’apparition constante, dans tous les morceaux de la symphonie, de la mélodie qui commence le premier allegro. Le passage de cet état de rêverie mélancolique, interrompue par quelques accès de joie sans sujet, à celui d’une passion délirante, avec ses mouvements de fureur, de jalousie, ses retours de tendresse, ses larmes, etc., est le sujet du premier morceau.

 

 

Deuxième Partie : « Un Bal »
L’artiste est placé dans les circonstances de la vie les plus diverses, au milieu du tumulte d’une fête, dans la paisible contemplation des beautés de la nature; mais partout, à la ville, aux champs, l’image chérie vient se présenter à lui et jeter le trouble dans son âme.

 

 

Troisième Partie : « Scène aux Champs »
Se trouvant un soir à la campagne, il entend au loin deux pâtres qui dialoguent un Ranz des vaches ; ce duo pastoral, le lieu de la scène, le léger bruissement des arbres doucement agités par le vent, quelques motifs d’espérance qu’il a conçus depuis peu, tout concourt à rendre à son cœur un calme inaccoutumé et à donner à ses idées une couleur plus riante. Il réfléchit sur son isolement; il espère n’être bientôt plus seul... Mais si elle le trompait !... Ce mélange d’espoir et de crainte, ces idées de bonheur troublées par quelques noirs pressentiments, forment le sujet de l’adagio. À la fin, l’un des pâtres reprend le Ranz des vaches ; l’autre ne répond plus... Bruit éloigné de tonnerre...Solitude...Silence...

 

 

Quatrième Partie : « Marche au supplice »
Ayant acquis la certitude que non-seulement celle qu’il adore ne répond pas à son amour, mais qu’elle est incapable de le comprendre, et que, de plus, elle en est indigne, l’artiste s’empoisonne avec de l’opium. La dose du narcotique, trop faible pour lui donner la mort, le plonge dans un sommeil accompagné des plus horribles visions. Il rêve qu’il a tué celle qu’il aimait, qu’il est condamné, conduit au supplice, et qu’il assiste à sa propre exécution. Le cortège s’avance aux sons d’une marche tantôt sombre et farouche, tantôt brillante et solennelle, dans laquelle un bruit sourd de pas graves succède sans transition aux éclats les plus bruyants. À la fin de la marche, les quatre premières mesures de l’idée fixe reparaissent comme une dernière pensée d’amour interrompue par le coup fatal. On entend alors quatre note descendantes représentant la tête du condamné qui roule.

 

 

Cinquième Partie : « Songe d'une Nuit de Sabbat »
Il se voit au sabbat, au milieu d’une troupe affreuse d’ombres, de sorciers, de monstres de toute espèce, réunis pour ses funérailles. Bruits étranges, gémissements, éclats de rire, cris lointains auxquels d’autres cris semblent répondre. La mélodie aimée reparaît encore, mais elle a perdu son caractère de noblesse et de timidité; ce n’est plus qu’un air de danse ignoble, trivial et grotesque : c’est elle qui vient au sabbat... Rugissement de joie à son arrivée... Elle se mêle à l’orgie diabolique... Glas funèbre, parodie burlesque du Dies irae, ronde du Sabbat. La ronde du Sabbat et le Dies irae ensemble.

 

 

L'orchestration est radicalement nouvelle : Berlioz ordonnait à l'orchestre de murmurer, de chanter, de crier et même de hurler. Nouveauté dans le  choix des instruments, originalité de leurs utilisations, invention de leurs combinaisons et audace des effets (comme l'ambitus des nuances ou la spatialisation). Chacune des 5 scènes possède sa propre instrumentation pittoresque et originale. Berlioz pensait pour l'orchestre et disait « je joue de l’orchestre »

Instrumentation de la Symphonie fantastique
Cordes : 1ers violons, 2nds violons, altos, violoncelles, contrebasses, 2 harpes
Bois : 2 flûtes, la 2ème  jouant aussi du piccolo, 2 hautbois, le 2ème jouant aussi du cor anglais, 2 clarinettes si ou la ou sol, la 1ère jouant aussi de la petite mi, 4 bassons
Cuivres : 4 cors, 2 en mi♭, mi, fa ou si♭ grave et 2 en ut ou mi♭, 2 Cornets à pistons, 2 trompettes en ut,
3 trombones, 2 tubas + ophicléïde
Percussions : 4 timbales jouées par 4 timbaliers, grosse caisse, tambour d'orchestre, cymbales, 2 jeux de cloches

La forme ne respecte pas la tradition ; 1er mvt, pas de forme sonate. C’est le programme, l’argument littéraire qui décide de la forme.
Un thème cyclique passe d'un mouvement à l'autre. On l'appelle "l'idée fixe".       

 

I. Un portrait atypique

C'est ainsi que tu es

Louise de Vilmorin

Ta chair d’âme mêlée
Chevelure emmêlée,
Ton pied courant le temps,
Ton ombre qui s’étend
Et murmure à ma tempe.
Voilà, c’est ton portrait,
C’est ainsi que tu es
Et je veux te l’écrire
Pour que la nuit venue
Tu puisses croire et dire
Que je t’ai bien connue.

 

 

II. LE PORTRAIT EN HOMMAGE

 

A. Hommage à un personnage


Les chansons engagées de Pierre Perret

A travers les chansons, on pénètre dans la psychologie du personnage. Au-delà de la description physique, la chanson nous familiarise avec le personnage jusqu'à nous donner le sentiment de le connaître.

Lily

On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris

Elle croyait qu'on était égaux, Lily
Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily
Mais, pour Debussy, en revanche
Il faut deux noires pour une blanche
Ça fait un sacré distinguo

Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
Un hôtelier, rue Secrétan
Lui a précisé, en arrivant
Qu'on ne recevait que des Blancs

Elle a déchargé des cageots, Lily
Elle s'est tapée les sales boulots, Lily
Elle crie pour vendre des choux-fleurs
Dans la rue, ses frères de couleur
L'accompagnent au marteau-piqueur

Et quand on l'appelait Blanche-Neige, Lily
Elle se laissait plus prendre au piège, Lily
Elle trouvait ça très amusant
Même s'il fallait serrer les dents
Ils auraient été trop contents

Elle aima un beau blond frisé, Lily
Qui était tout prêt à l'épouser, Lily
Mais, la belle-famille lui dit
"Nous n'sommes pas racistes pour deux sous
Mais on veut pas de ça chez nous"

Elle a essayé l'Amérique, Lily
Ce grand pays démocratique, Lily
Elle aurait pas cru sans le voir
Que la couleur du désespoir
Là-bas, aussi ce fût le noir

Mais, dans un meeting à Memphis, Lily
Elle a vu Angela Davis, Lily
Qui lui dit "viens, ma petite sœur"
"En s'unissant, on a moins peur"
"Des loups qui guettent le trappeur"

Et c'est pour conjurer sa peur, Lily
Qu'elle lève aussi un poing rageur, Lily
Au milieu de tous ces gugus
Qui foutent le feu aux autobus
Interdits aux gens de couleur

Mais, dans ton combat quotidien, Lily
Tu connaîtras un type bien, Lily
Et l'enfant qui naîtra, un jour
Aura la couleur de l'amour
Contre laquelle on ne peut rien

On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies, Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris

Pierre Perret met de la poésie sur le souffrances et les imcompréhensions de ce monde :

Lily - La femme grillagée - La petite kurde - Malika - Femmes battues - Ferdinand.......

Georges Brassens, avant lui, peignait déjà des portraits de sa poésie et sa musique.

 

Chanson pour l'Auvergnat

Elle est à toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans façon
M'as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m'as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M'avaient fermé la porte au nez
Ce n'était rien qu'un feu de bois
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d'un feu de joie
Toi, l'Auvergnat quand tu mourras
Quand le croc-mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi l'hôtesse qui, sans façon
M'as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m'ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S'amusaient à me voir jeuner
Ce n'était rien qu'un peu de pain
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d'un grand festin
Toi, l'hôtesse quand tu mourras
Quand le croc-mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi l'étranger qui, sans façon
D'un air malheureux m'as souri
Lorsque les gendarmes m'ont pris
Toi qui n'as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmené
Ce n'était rien qu'un peu de miel
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d'un grand soleil
Toi, l'Étranger quand tu mourras
Quand le croc-mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Calogero - Le Portrait

Très belle chanson de Calogero :

Le Portrait

 

 

B. L'hommage à un compositeur

Il ne s'agit plus ici de dresser un portrait musical quelconque, mais de se métamorphoser en un autre compositeur, peut-être dans l'intention d'un hommage, d'un défi (peut-on imiter Bach ?) ou de se moquer.

Improviser du Bach. Sans le savoir, on se laisse prendre à essayer de trouver quelle est cette oeuvre de Johann-Sebastian Bach. Le style n'est-il pas le premier portrait d'un compositeur ?

Deux improvisations géniales parmi tant d'autres de Gabriele Montero

 


Du Mozart dans Poulenc

« Dans le Larghetto de ce concerto je me suis permis, pour le thème initial, un retour à Mozart parce j'ai le culte de la ligne mélodique, et que je préfère Mozart à tous les autres musiciens. Si cela commence alla Mozart, cela ne tarde pas d'ailleurs à bifurquer, dès la réponse du second piano vers un style qui m'était familier à l'époque. » Francis Poulenc, Entretiens avec  Claude Rostand.

 

 

La caricature.
Portrait de Salieri (1750-1825) par Mozart (1756-1791)

 


C. Guide spirituel ou jeu de virtuosité ?


B.A.C.H.

Du portrait à la signature.
La-si-do--mi-fa-sol : A-B-C-D-E-F-G. Aux syllabes latines, le solfège anglophone préfère les lettres de l’alphabet.
En Allemagne, quelques subtilités s’adjoignent à ce principe : le B désigne le si bémol, le H le si bécarre. Johann Sebastian Bach est le premier de sa lignée à dissimuler dans son œuvre le motif tiré de son nom : B.A.C.H., ou si bémol-la-do-si bécarre. On le découvre dès la Sonate BWV 966, dans diverses pièces religieuses ou encore dans L’Art de la fugue1.

Franz Liszt (1811-1886) - Prélude et Fugue sur le nom de BACH, Joachim Dalitz

 

Max Reger (1873-1916), Fantaisie et Fugue sur le nom de BACH, Bernhard Schneider

 

Francis Poulenc (1899-1963), Valse-improvisation sur le nom de Bach, Francis Poulenc, par Gabriel Tacchino

 

D. Le pastiche


Définition du Guide Pratique D'analyse Musicale : oeuvre "à la manière de". Le pastiche vient d'Italie : il pasticcio, une sorte de pot-pourri, à l'origine propre aux opéras de l'époque baroque, réalisé à partir d'oeuvres préexistantes ou non, d'un ou de plusieurs compositeurs.

Germaine Tailleferre (1892-1983) a écrit quatre opéras bouffes pour l'ORTF en 1955. Elle fait abstraction de son propre style pour y laisser apparaître clairement les styles de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) dans le premier ("la Fille d'Opéra"), de Gioachino Rossini (1792-1868) dans le deuxième ("Le Bel Ambitieux"), de Gustave Charpentier (1860-1956) dans le troisième ("La Pauvre Eugénie") et de Jacques Offenbach (1819-1880) dans le quatrième ("Monsieur Petitpois achète un château").

 

La Fille d'Opéra

 

Le Bel Ambitieux

 

 

La Pauvre Eugénie

 

 

Monsieur Petitpois achète un château

 


E. L'indice ou le repère



Claud Debussy écrit Pierrot sur une texte de Banville.

Pierrot

Théodore de Banville (1823-1891)

Le bon Pierrot, que la foule contemple,
Ayant fini les noces d'Arlequin,
Suit en songeant le boulevard du Temple.
Une fillette au souple casaquin
En vain l'agace de son oeil coquin ;
Et cependant mystérieuse et lisse
Faisant de lui sa plus chère délice,
La blanche lune aux cornes de taureau
Jette un regard de son oeil en coulisse
À son ami Jean Gaspard Deburau.

Le mime Jean-Gaspard Deburau (1796-1846)

 

 

 

III. LE PORTRAIT ELARGI

 

A. Le portrait d'une société


Les Forains d'Henri Sauguet (1901-1989)

Une petite troupe ambulante de forains arrive dans un village et y répète avant le spectacle. 

Composée en 1945, l'œuvre comporte les tableaux suivants :

  • Prologue
  • Entrée des forains
  • Exercice
  • Parade
  • La Représentation (Petite Fille à la chaiseVision d'artLe ClouneLes Sœurs siamoisesLe PrestidigitateurLe Prestidigitateur et la Poupée)
  • Galop final
  • Quête et départ des forains

 

 

 

Fantoches (Debussy-Verlaine)

Texte de Paul Verlaine (Fêtes Galantes, 1869)

Scaramouche et Pulcinella,
Qu'un mauvais dessein rassembla,
Gesticulent, noirs sur la lune.

Cependant l'excellent docteur
Bolonais cueille avec lenteur
Des simples parmi l'herbe brune.

Lors sa fille, piquant minois,
Sous la charmille en tapinois
Se glisse demi-nue, en quête

De son beau pirate espagnol,
Dont un langoureux rossignol
Clame la détresse à tue-tête.

 

La musique dans le portrait

Auguste Renoir, Jeunes filles au piano, 1892, Musée d’Orsay

Yvonne et Christine, les deux filles aînées d'Henry Lerolle (peintre et collectionneur), alors âgées de 11 et 13 ans, posent pour Renoir.

Le piano, devenu l'instrument roi, s'impose dans les salons bourgeois où toute bonne maîtresse de maison doit savoir jouer pour divertir ses invités.
C'est sur cet instrument que se jouent toutes les transcriptions des opéras "du moment" et les nombreuses romances.

Misia Ser

Née en 1872 à Saint-Pétersbourg et morte à Paris en 1950. D ’origine polonaise, pianiste élève de Fauré, épouse successivement de Thaddée Natanson, le fondateur de la Revue Blanche, du magnat de la presse Edwards, du peintre Sert, Misia  fut l’une des plus célèbres mécènes et pygmalion à la croisée des arts. Tenant salon à Paris, elle fut l’intime de Mallarmé et de Picasso, l’inspiratrice de Proust et de Cocteau, le soutien de Diaghilev et de ses Ballets Russes.

Certaines artistes musiciennes, renoncent –ou sont contraintes de renoncer- à de belles carrières en se mariant, comme Misia Sert, dont ses amis louaient le jeu pianistique. Proche d'Edouard Vuillard qui en fait le portrait au piano, elle a aussi été peinte par Bonnard, Vallotton, Toulouse-Lautrec.

Avec toutes les illustrations dont on dispose, on pourrait presque en faire un roman photo. Et le piano, qu'elle maîtrisait parfaitement, est largement illustré sous ses doigts.

Misia au piano, peinte par Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901)

 

Misia au piano, 1899, collection privée, Edouard Vuillard (1868-1940)

 

Misia au piano, 1895, Edouard Vuillard, Metropolitan Museum of Art, New York

 

Rap et Slam

On pourrait faire remonter les origines du rap à la tradition des griots africains. Mais plus directement, l’influence prépondérante dont s’est nourrie la génération hip-hop des années 1970-1980 est certainement celle des Last Poets. Inspirée par les discours subversifs des Black Panthers, la musique de ce groupe repose sur des textes aux propos engagés et volontiers provocateurs, déclamés sur fond de percussions.

Peu après, le DJ Afrika Bambaataa, originaire du Bronx et ancien membre du gang new-yorkais Black Spades, voit dans le hip-hop un moyen culturel de remplacer la violence physique des bandes par la violence virtuelle des mots. Sa Universal Zulu Nation (organisation internationale « pour la prise de conscience hip-hop"), organisation fondée en 1973, a pour slogan Peace, love, unity and having fun (« Paix, amour, unité et envie de se marrer »).

 

Florian, Bigflo et Oli, (Album "La vie de rêve", 2018)

 

Le slam (encore appelé slam de poésie) est à l’origine un tournoi de poésie, créé dans les années 80 à Chicago par Marc Smith. Mais c’est surtout un espace de liberté d’expression, où le slameur / la slameuse offre au public un texte de sa composition, dont le thème, le fonds et la forme sont complètement libres. Le slam est à la fois un moyen d’expression, un art oratoire et une joute verbale.

 

Midi 20, Grand Corps Malade, 2006

Quelles différences ?

 

B. Le portrait animalier


Camille Saint-Saens (1835-1921) écrit une oeuvre en plusieurs petites parties pour les offrir à son ami violoncelliste, Charles Joseph Lebouc, à l'occasion du mardi gras 9 mars 1886 à Paris.

Le carnaval des animaux comporte 14 mouvements :

Introduction et Marche royale du Lion, Poules et Coqs, Hémiones (animaux véloces), Tortues, L’Éléphants, Kangourous, Aquarium, Personnages à longues oreilles, Le Coucou au fond des bois, Volière, Pianistes, Fossiles, Le Cygne, Final.

Les instruments de l'orchestre sont : 1 flûte (également piccolo), 1 clarinette, 1 xylophone, 2 pianos, 1 célesta (ou bien 1 glockenspiel), 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse.

Petit jeu...


C. Une identité culturelle


Syrinx, de Claude Debussy (1913)

Syrinx est une nymphe de la mythologie grecque. Fuyant les attentions du dieu Pan, elle se transforma en roseaux. Pour se consoler, Pan coupa quelques roseaux et les colla ensemble avec de la cire d'abeille, fabriquant ainsi la première flûte de Pan, appelée aussi « syrinx »

 

D. L'identification


Napoléon et Beethoven

Comment rendre par la musique la grandeur d’un personnage ?
Ludwig von Beethoven, compositeur classique allemand, idéaliste épris des grandes idées humanistes de son temps et nourri des idéaux républicains de la Révolution française, voit en Bonaparte le grand héros des temps modernes.
Initialement intitulée « Bonaparte », sa symphonie n°3 sera rebaptisée « Héroïque » et le dédicataire originel de l’œuvre, Bonaparte en personne, cédera finalement la place au mécène du compositeur, le prince Lobkovitz ; virement compréhensible dû à la déception de Beethoven d’apprendre que Bonaparte, le chantre de la liberté, était finalement un homme ordinaire, ambitieux et un futur tyran en décidant de se sacrer lui-même empereur sous le titre de Napoléon Ier.

Cette symphonie peut être vue comme l’histoire d’une vie de héros. Le premier mouvement célèbre son énergie, quand le deuxième évoque sa mort, mais aussi la surdité qui s’installe pendant les années 1802-03 (cf Testament de Heiligenstadt adressé à ses frères dans lequel il fait part de son handicap, si humiliant pour un musicien).
La fin optimiste, pleine d’espoir, souligne l’appartenance du compositeur au siècle des Lumières. L’espoir a raison de la dépression, à l’image de la fin brillante, de cette symphonie.

 

Ludwig Van Beethoven (1770-1827)

Symphonie n°3, écrite en 1803, créée en 1805, en quatre mouvements :

I. Allegro con brio     

 

II. Marcia funebre. Adagio assai     

 

III. Scherzo. Allegro vivace     

 

IV. Finale. Allegro molto

 

 

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard (Jacques Louis David, 1801)

 

Première page de la troisième symphonie en mi bémol majeur dite "Eroïca"
Dédicace à Bonaparte raturée et déchirée

Après avoir écrasé les dernières troupes royalistes en 1795, Bonaparte fut considéré comme le sauveur des idéaux de la Révolution française. En 1799, il devint Premier consul pour une période de dix ans. Magnifiées dans toute l’Europe, ses victoires en Italie furent comparées au culte antique de Prométhée. Beethoven évoqua la possibilité de venir s’installer à Paris, la ville où triomphait la Liberté… La dédicace de sa nouvelle symphonie prit toute sa signification : “Intitulata Bonaparte”. Ferdinand Ries (1784-1838) affirma plus tard qu’il avait été auprès de Beethoven le messager de la nouvelle terrifiante : après un referendum, Bonaparte était devenu l’empereur des Français ! Beethoven raya la dédicace avec tellement d’énergie qu’il fit un trou dans le papier. Puis, il écrivit : « Symphonie pour célébrer le souvenir d’un grand homme »… et dédia la partition au prince Franz Joseph Maximilian Lobkowitz (1772-1816). Stéphane Friédérich, Radio classique.

Ferdinand Ries rapporte :

« Maintenant il va fouler, lui aussi, tous les droits de l’homme, il n’obéira plus qu’à son ambition ; il voudra se placer audessus de tous les autres et deviendra un tyran ! »

 

 

 

Carmen, 1875

 

Ce que l'on trouve sur internet :

Carmen est une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845 et publiée en 1847, dont a été tiré l’opéra-homonyme, musique de Georges Bizet, livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy (1875).

Carmen traite du sujet de la liberté, de l'amour obsessif et de la jalousie meurtrière. La nouvelle met principalement en scène les personnages de Carmen et de Don José, dont l'amour passionné pour la belle bohémienne est à sens unique, ce qui a pour résultat le meurtre de Carmen par Don José (Wikipedia)

Personnages principaux

  • Carmen : est une jeune gitane qui entraîne dans sa chute son amant jaloux. C’est une femme sensuelle, qui utilise ses charmes et ses atouts féminins pour arriver à ses fins et manipuler ses amants. Elle envoûte littéralement le narrateur et Don José dès la première rencontre.
  • Don José : est destiné à une carrière militaire, il succombe aux charmes de Carmen et devient un bandit. Il ne peut désobéir à sa maîtresse, dont il est passionnément amoureux. Il est faible et impuissant et sa passion va le pousser à commettre des meurtres ; il y succombe entièrement lorsqu’il tue Carmen, qui lui avait avoué qu’elle ne l’aimait plus.
  • Le narrateur : est un personnage naïf, également tombé dans les filets de sa passion pour Carmen, mais qui a été sauvé par Don José. C'est également un personnage vertueux et sage se rapprochant de l’auteur par son profil d'archéologue. (Wikipedia)

 

Et enfin, dans la nouvelle de Prosper Mérimée, on trouve en épigraphe une citation de Palladas d'Alexandrie (fin du IVièmesiècle) en grec ancien :

Toute femme est comme le fiel ; mais elle a deux bonnes heures, une au lit, l’autre à sa mort.

Si vous souhaitez lire la nouvelle de Mérimée, cliquez ici.

 

Depuis la composition de l'opéra Carmen par Georges Bizet, on ne cesse d'identifier Carmen à la définition précédente. Pourtant, elle en est tout le contraire. Elle est une femme résolument moderne qui n'accepte aucune concession pour vivre la plénitude de l'amour, au sens quasi divin du terme.


Dans le Cours de l'Histoire de Xavier Mauduit, sur France Culture, on retiendra :

au XIXe siècle, avec le triomphe de la bourgeoisie naît une nouvelle conception de l'amour. Elle prône un idéal où le corps et l’esprit fusionnent dans un tourbillon d'émotions exaltées et sublimées. À son paroxysme, elle est une mystique amoureuse, mais toujours chaperonnée par la vertu.

Paolo et Francesca, Ary Scheffer, 1854, Collection de la Kunsthalle, Hambourg. (Symbole de la passion qui l'emporte sur la raison)

Xavier Mauduit continue :

Le XIXième siècle marque l’avènement d’une nouvelle culture de l’amour, quand le discours moral et les récits grivois, voire franchement pornographiques, qui prédominaient au XVIIIe siècle, laissent place au romantisme. L’essor de la culture bourgeoise impose de nouveaux comportements dans la vie privée. L’individu est désormais au centre de toute chose, dans sa vie publique comme dans son intimité. Les romantiques aspirent à un amour qui transcende la vie, en opérant la fusion du corps et de l’âme

L’amour devient ainsi une véritable mystique, un idéal de plénitude et de communion entre soi et l’être aimé. Cet espoir individuel d’un amour parfait ne promeut pas pour autant la liberté de choix. Le romantisme et la culture bourgeoise mettent en place de nouvelles conventions, de nouveaux standards pour lesquels l’amour n’est pas un idéal à la portée de tous[...]Dans tous les cas, l’amour romantique prend des aspects révolutionnaires quand il aspire au sublime

 

Tout est dit quant à Carmen !

 

C'est à l'opéra que la musique décrira au mieux un personnage jusqu'à en révéler au public ses pensées et toute sa personnalité.

(Partition DOVER 0-486-25820-3)

Dès l'ouverture, entend le thème de la mort ; Carmen ne survivra pas. Dès le début, le compositeur annonce au public l'échec de Carmen. Il n'aura de cesse de le rappeler.


0h3'27'' - 0h4'40''

Partition Dover, page 14

 


Le première fois que l'on voit Carmen, on entend ce même thème : 0h20'52'' - 0h21'19". Page 79

 


Elle jette ensuite une fleur à Don José : 0h26'40" - 0h28'13". C'est la mort qui scellera leur union !

 


Les cartes le disent également : 1h44'00'' - 1h45''00''

 


Don José rejoint sa mère qui se meurt, mais promet à Carmen qu'il la reverra : 2h08'29'' - 2h09'53''

 


Et bien sûr au moment de la mort de Carmen : 2h31'27'' (la raison de la mort précède le thème)

 

Mais comment la musique décrit-elle Carmen ? Dégageons quelques caractéristiques.

 

ACTE 1

Tout d'un coup, les hommes se précipent et se regroupent. Que se passe-t-il ? Les cigarières s'apprètent à quitter la manufacture. Et quelle est la place de Carmen ? Centrale ! L'orchestre s'arrête parce qu'on ne voit pas Carmen. 18'04'' - 21'20'' Page 67

 

 

Elle apparaît, mais comment est-elle présentée ? Les hommes veulent savoir qui sera l'heureux élu. 21''21'' - 22'03'' Page 79

 

 

Que nous enseigne l'air suivant très connu ? "Mais si je t'aime, prends garde à toi". 22'03'' - 26'29'' Page 84

 

Don José est atteint. 28'38'' - 29'00'' Page 101

 

 

Carmen se bat au couteau et pour s'en sortir elle use de ses dons. Elle ne parle pas, fière. "Tu feras tout ce que je te demande". Quel charme a opéré ? On l'entend surtout dans l'extrait suivant : 45min20 - 50min10 "qui eut mon âme ? Elle est à prendre !" Le charme opère avec la gamme chromatique. Pourquoi, comment ? Page 161

 

ACTE 2

Carmen a une prédilection pour le chant et la danse ; encore un exemple à la taverne de Lilas Pastia. 54'28''- 59'47'' Page 185


Escamillo fait son appartition. Il s'adresse à Carmen ; comment réagit-elle ? 59'55'' - 1h08'17'' Page 211
Selon les versions, la mise en scène et le texte peuvent faire dire des propos et pensées contraires aux personnages.

 

Un autre aspect de sa personnalité : 1h08'17'' - 1h13'11''. Volerie, duperie, tromperie. Mais elle ne part pas rejoindre le groupe ; elle est amoureuse. Comment régit l'orchestre à cette annonce ? De qui est-elle amoureuse ? Page 241

 

Don José revient : 1h13'16'' - 1h18'32''. Elle danse pour lui. Mais il entend l'appel du régiment. Elle était vraiment amoureuse. Que veut-elle de lui ? Page 280

 

Don José tente de lui chanter son amour : comment résiter à une telle déclaration d'amour ? (un air très célèbre à découvrir !) Page 297

 

 

Pour Carmen, Amour rime avec Liberté, et est en tout cas, sans concession (rappelle Tristan et Isolde, en 1865 !) 1h20'22'', Page 305

 

 

Finalement Don José déserte pour suivre Carmen et les contrebandiers, mais pas parce que Carmen le lui demande ; il se trouve pris dans au piège : 1h28'09'' - 1h33'10'' (Survient le capitaine Zuniga, qui entre en faisant sauter la porte et qui prétend user de l'autorité que lui confère son grade pour chasser le brigadier et courtiser Carmen. Don José saute sur son sabre, les contrebandiers désarment le capitaine et le retiennent quelque temps. Zuniga admet son impuissance et tient des propos menaçants à l'égard de Don José). Page 305

 

 

ACTE 3

Dans la montagne 1h40'14'' - 1h45'15'' Page 372
Après avoir tiré les cartes'. On entend les lamentations de Carmen, presque une marche funèbre. Et ensuite, la vie reprend alors que Carmen s'isole ; elle est seule. Que peut-on dire de la solitude de Carmen. A-t-elle des ami(e)s ? Page 391

 

 

On parle de Carmen. Don José apprend que Carmen a un amant : 1h57'22'' - 2h05'15''. Ils se battent. On les sépare. Escamillo s'en va mais invite tout le monde à son prochain combat dans l'arène de Séville. Mais Don José part également, car sa mère se meurt. Page 436

 

 

ACTE 4

On retrouve Carmen à Séville. C'est le jour du combat, de la gloire pour Escamillo, et du duo d'amour avec Carmen 2h19'33'' - 2h21'01" Page 524

 


Mais Don José est mêlé à la foule. On prévient Carmen du danger. On entend à nouveau le thème de la mort : 2h21'01'' - 2h22'15'' Page 546

 


Duo final entre Don José et Carmen. On apprend d'autres choses sur Carmen : 2h22'15'' - 2h27'00'' Page 548


 

 

DEVOIR EN MUSIQUE – PREMIERE – HIDA-OPTION/SPE

 

Le portrait en musique est un exercice difficile dès lors que cette dernière ne s’appuie sur aucun texte. La musique pure, pourtant, réussit à créer dans l’imaginaire de l’auditeur des ponts entre la partition et le personnage. Mais par quels moyens ?

Un sujet au choix :

Sujet 1
Parmi les cinq extraits suivants, choisissez-en deux ou trois et exposez quelques moyens utilisés par le compositeur pour illustrer en musique les animaux correspondants.
http://www.nhusser.com/College/Lycees_Montaigne_Pontonniers/Premieres/Testcarnaval.html

 

Sujet 2
Définissez le personnage de Carmen dans l’opéra de Bizet.