le menuet

L’histoire du menuet présente quatre grandes étapes : sa naissance au XVIe siècle, son heure de gloire au XVII e siècle, son évolution dans un style galant au XVIIIe siècle, et sa quasi disparition au XIXe.

Première partie

Le menuet est une danse à trois temps, d’un tempo rapide au début de son histoire à modéré à l’époque de Lully. Les pas de cette danse étaient menus, d’où son nom, vraisemblablement.

La paternité du menuet pourrait aisément être attribuée à Jean-Baptiste Lully d’une part, puisque c’est lui qui le banalisera dans ses ballets, et au Roi Soleil d’autre part, puisque c’était une de ses danses préférées.

C’est en effet à la cour du Roi Soleil que le menuet vit ses heures de gloire, dans la deuxième moitié du XVIIè siècle et la première moitié du XVIIIè siècle.
I l est probable que le menuet descende d’une danse du Moyen Age, à savoir, le branle.

Le branle est une danse paysanne qui remonte au Moyen Age et qui s’effectue en cercle ou en chaîne. Il est souvent représenté en peinture par des bergers autour d’un arbre au mois de mai.

Le coup d’envoi est donné. Le menuet connaît à la cour du Roi un tel succès, qu’il demeure indispensable à la réussite d’un opéra-ballet. On le trouve partout, dans les ballets, dans les opéras et les Suites de danse.

Jean-Sébastien Bach ne se lasse pas d’en écrire. Le Petit livre d’Anna Magdalena Bach en est plein, tous les pianistes s’en souviennent. Mais chez Jean-Sébastien Bach, c’est dans la Suite qu’il a une place de choix.

Les compositeurs passent, mais le menuet demeure. Au milieu du XVIIIe siècle, le menuet trouve tout naturellement une place dans un style que l’on appelle galant.

Il est présent dans nombreux quatuors et symphonies, notamment à Vienne, chez le jeune Haydn ou Luigi Boccherini, par exemple.

Deuxième partie

Mais la Révolution française annonce le déclin du menuet. Si le menuet est lié à la cour, à la noblesse, il est guillotiné lui aussi. Et les derniers menuets saluent tristement le monde musical.
Tout va très vite. Le tempo du menuet s’accélère et ce dernier cède sa place à un cousin plus dynamique : le scherzo. Le menuet n’est plus dansé et fuit la mémoire des musiciens. Beethoven n’a que faire d’un menuet précieux alors que sa musique déchaîne les passions. Sa première symphonie en propose un, qui n’a pourtant plus rien du menuet, puisqu’il est aussi rapide qu’un scherzo.
Le cap est franchi avec la deuxième symphonie, qui propose alors un scherzo à la place.

Troisième partie


La grande période du XIXe siècle ignora le menuet. Il n’apparaît que très épisodiquement, ayant disparu des symphonie et des sonates. Citons tout de même Berlioz, Meyerber et Verdi, qui exceptionnellement en ont écrit l’un ou l’autre.

Dans un cadre très particulier, Berlioz écrit un menuet dans la 3ème partie de La Damnation de Faust. Il fait suite à l’invocation de Méphistophélès aux follets de venir ensorceler Marguerite avant sa rencontre avec Faust.
Mais là, Berlioz tourne le menuet en parodie diabolique. S’il fait appel au menuet à ce moment de l’opéra, c’est parce que celui-ci appartient à l’Ancien Régime, parce qu’il est désuet, ce qui renforce le caractère humoristique de cette pièce.

A Venise en 1851, Verdi crée Rigoletto. Et là encore, c’est au bal à la cour du Duc de Mantoue que nous emmène ce menuet. Le duc vante les beauté de la comtesse Ceprano et chante une ballade sur se amours éphémères, Questa o quella per me pari sono, et sur la scène, les musiciens jouent des airs de danse, la périgourdine à 6/8, et en arrière plan le menuet à 3/4.

Quatrième partie

Si le menuet est rare au XIXe siècle, il est quasi absent au XXe siècle. En fait, la présence du menuet chez les compositeurs du XXe siècle est subordonnée, soit à une référence au passé, soit à un fantaisie, soit à une originalité. Ainsi, Debussy écrit une Suite bergamasque pour piano. Or qui dit Suite, dit menuet.

Ravel, quant à lui rend hommage à Couperin. La référence est claire pour évoquer le symbole de l’époque baroque. Ravel écrit donc un menuet pour la composition du Tombeau de Couperin.

Serge Prokovief a écrit un seul et unique menuet pour le piano. Dans cette œuvre, on retrouve le caractère dansant de ses origines.

Il est possible, également d’imiter le style d’une époque. C’est bien ce que l’on entend avec ce Menuet en sol, op14 n°1 du XXe siècle composé et joué par Paderewski.


Dans cette même optique, Josef Suk écrit en 1900, une Suite pour violoncelle et piano opus 212. Il y inclut un menuet qui rappelle le style de l’époque de Haydn.

Enfin, parmi les compositeurs contemporains, citons Alfred Schnittke.


Quelle est la forme du menuet ?

Le menuet présente deux formes différentes suivant qu’il appartienne au XVIIe ou au XVIIIe siècle. A l’époque Baroque, sa forme est composée de deux parties.

A l’époque des Viennois, Haydn, Mozart ou Beethoven, le menuet devient ternaire, c’est-à-dire à trois parties, dont la troisième est en fait la reprise, parfois variée, de la première. La deuxième partie, celle du milieu contraste toujours avec les deux autres, principalement par le timbre ; elle est en général plus douce.

La deuxième partie est bien plus calme et douce. Cette deuxième partie est également appelée Trio.

Puis la troisième partie, qui est donc la reprise de la première.

Cette troisième partie est plus courte, car les différentes phrases qui la composent ne sont pas répétées. En d’autres termes, il n’y a pas de reprise, contrairement à la première partie.

Mais qu'est-ce qu'une musique binaire ou ternaire ?

Une musique est ternaire si la décomposition des mesures est divisible par trois, ou si la pulsation sous-entend trois divisions. 1-2-3, 1-2-3, comme dans une valse.

Elle est binaire si la division est par deux (ou des multiples).