Dès le début du XXième siècle, le musicien se pose des questions quant au son. Il entend jusqu'alors la musique à travers les isntruments dédiés (violon, flûte, piano...).
Mais peut-on considérer d'autres sources sonores comme étant musicales ?
La France est assez hérmétique face aux expériences nouvelles. Les Etats-Unis, par exemple, accueillent la nouveauté avec une oreille moins critique. Edgar Varèse (1883 à Paris - 1965 à new York) passera sa vie en croisade à la recherche de nouveaux moyens pour réaliser la musique qu’il conçoit. Déjà en 1917, Varèse confesse : « je rêve les instruments obéissants à la pensée – et qui avec l’apport d’une floraison de timbres insoupçonnés se prêtent aux exigences qu’il me plaira de leur imposer et se plient à l’exigence de mon rythme intérieur ».
« Il faut que notre alphabet musical s’enrichisse. Nous avons aussi terriblement besoin de nouveaux instruments. [...]Les musiciens doivent aborder cette question avec le plus grand sérieux, aidés par des ingénieurs spécialisés. J’ai toujours senti dans mon œuvre personnelle, le besoin de nouveaux moyens d’expression. Je refuse de ne me soumettre qu’à des sons déjà entendus. Ce que je recherche, ce sont de nouveaux moyens techniques qui puissent se prêter à n’importe quelle expression de la pensée et la soutenir ».
Ionisation, 1931
Vers les années 1915, les frères Russolo imaginent des instruments nouveaux appelés Intonarumori et des nouvelles partitions
Les Intonarumori de Luigi et Antonio Russolo, années 1920
Ces instruments à "bruit", créent en effet du bruit, mais un bruit contrôlé.
Russolo établit que le bruit n'est né qu'au XIXième siècle, à la suite de l'invention des machines. Auparavant, le monde était un lieu calme, sinon silencieux. Si l'on fait exception des tempêtes, des chutes d'eau et des séismes, le bruit qui venait interrompre ce silence n'était ni intense, ni prolongé ni varié. Il explique ensuite comment le son musical est dès lors trop restreint dans sa variété de timbres, limité aux possibilités offertes par les instruments des orchestres. Selon lui « il faut à tout prix rompre ce cercle restreint de sons purs et conquérir la variété infinie des sons-bruits », avec l'aide de la technologie.
L'auteur tente ensuite d'explorer la variété des sons-bruits et de les ranger dans six grandes familles de bruits :
Russolo affirme que ce sont les bruits les plus fondamentaux, et que tous les autres peuvent s'obtenir à partir de combinaisons de ceux-ci.
Mais qu'est-ce que le bruit ?
Ecoutons du bruit blanc
Mais quelle différence physique entre son et bruit ?
Tout objet susceptible de vibrer peut produire un son.
La vibration de l'objet se transmet aux particules d'air environnantes, créant une onde vibratoire qui se propage de proche en proche dans toutes les directions, un peu comme les vaguelettes produites par un caillou jeté dans l'eau. L'oreille humaine peut percevoir des sons de 16 Hz (très graves) à 16 000 Hz (très aigus, à la limite des ultrasons).
Les sons purs (la tonalité du téléphone par exemple) n'existe pas dans la nature.
Nous entendons le plus souvent des sons complexes (la voix, par exemple) constitués de plusieurs sons purs émis simultanément.
Lorsque le nombre de sons purs mélangés s'élève et accroît la complexité du son, on parle de bruit.
Sur le plan scientifique, le son et le bruit sont techniquement identiques – il s’agit de vibrations dans l’air (ou dans l’eau) que nous captons avec nos oreilles. Plus les ondes sont grosses (l’amplitude), plus les vibrations sont fortes et plus le son est puissant. Cependant, le son désigne ce que nous entendons en général. Le bruit est aussi quelque chose que nous entendons, mais sans vouloir nécessairement l’entendre.
Et la musique, alors ?
Water Walk, 1959, John Cage
Variations pour porte et un soupir, 1963, Pierre Henry
Musique de Tables, 1987, Thierry de Mey
Music for One Apartment and Six Drummers, 2001, Sound of Noise
Associer les deux oeuvres suivantes : le Cup Song et Comic Strip
Un travail à faire en groupe, selon plusieurs possibilités :
- Une personne seule s'occupe du Cup Song (c'est plus difficile) OU deux personnes exécutent le Cup Song, la première personne pour la première mesure, et la seconde pour le deuxième mesure (c'est plus facile)
- Une personne seule s'occupe des bruitages (elle est libre) ou plusieurs personnes exécutent les bruitages (dans ce cas, il faut une organisation solide )
- Une ou plusieurs personnes chantent avec l'accompagnement instrumental original