MONDIALISATION CULTURELLE :
DIVERSITE, RELATIVITE ET NOUVELLES ESTHETIQUES

 

Aux enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la mondialisation s’ajoutent des enjeux géoculturels pour le développement et la maîtrise desquels la Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle, adoptée en novembre 2001, et la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, traité adopté en octobre 2005 à Paris (Unesco), proposent des points de départ pour mener une réflexion approfondie avec les élèves.

D’aucuns considèrent la disparition de langues, de traditions et de cultures ancestrales comme une conséquence néfaste de la mondialisation menant progressivement à la déculturation de certaines populations. Par ailleurs, si les XVIIIe et XIXe entraînaient l’acculturation par l’imposition de valeurs, de normes et de savoirs (les missions religieuses, les cours d’alphabétisation, etc.), si le XXe l’imposait par l’uniformisation d’une culture dans le cadre du libre-échange (américanisation), la maîtrise de l’outil Internet au XXIe pourrait être décisive pour le maintien ou le retour à l’expression d’identités culturelles et donc la possibilité à chacun de garder sa place dans ce «jeu d’influences réciproques». Ne pas maîtriser Internet, ce serait peut-être aujourd’hui rester dans l’état de dépendance culturelle issue d’un mode de fonctionnement propre au XXe, celui de l’uniformisation et donc de l’acculturation.

Par ailleurs, des populations sont privées d’accès à Internet. Dans quelle mesure la globalisation des relais médiatiques est-elle la cause de l’essor d’une culture mondialisée? Dans quelle mesure la crainte d’une homogénéisation de la culture, résultat de la libéralisation des échanges, est-elle fondée? La diffusion de produits standardisés par les industries culturelles, favorisée par le développement des nouvelles technologies dès la fin du XXe siècle, sonne-t-elle le glas de la diversité culturelle? Quels sont les réalités et le poids du lissage de la diversité culturelle et plus précisément des cultures musicales?

André Comte-Sponville apporte un élément de réponse en affirmant que les différentes civilisations, du fait même de la mondialisation, «seront de moins en moins homogènes et immuables, car toutes s’interpénètrent et s’influencent». La musique n’est pas en reste, qui passe, par exemple, au XXe siècle, du goût pour l’exotisme musical et l’influence des musiques populaires et ethniques dans la musique savante occidentale, à la production importante d’œuvres issues d’un métissage culturel, notamment dans le domaine du jazz, et évolue désormais vers le succès grandissant de la World Music.

Les crises contemporaines interrogent cependant cette évolution bien qu’elle apparaisse souvent inexorable. Cette mondialisation culturelle en marche estelle conciliable avec la préservation de traditions séculaires qui font l’identité des hommes et de leurs cultures? Si les métissages ouvrent de nouvelles voies esthétiques, permettent-ils pour autant de préserver la diversité des esthétiques culturelles que nous avons reçue en héritage? Portées par des industries musicales puissantes mobilisant les outils médiatiques contemporains et les services de diffusion numérique qui leur sont associés, les musiques ne risquent-elles pas de devenir des biens de consommation comme d’autres au détriment de leur dimension artistique singulière? Partant, ce mouvement pourrait-il nier la relativité des cultures, les liens denses et touffus qui les relient les unes aux autres, pour privilégier une doxa mondialisée imposant sa loi aux goûts et à la création?

 

 

La musique se décline depuis son origine en cultures locales, mais la communication liée à l’activité humaine en général rend les frontières perméables. Ainsi, les flux et courants esthétiques parcourent deux axes sur l’échelle de l’Histoire :


- l’axe horizontal, géographique, celui qui permet de fondre deux musiques voisines
- l’axe vertical, social, celui qui mêle le populaire au savant.

 

 

I. Nous proposons plusieurs exemples dans le cours suivant

II. Un voyage en Asie

III. Fiche de synthèse à remplir