Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c’est lui que l’on désigne comme le grand Bach, mais ce n’est pas de Jean Sébastien dont il s’agit, mais de son rejeton survivant, celui que l’on surnomme aussi le Bach de Berlin puisqu’il restera plus d’un quart de siècle au service de Frédéric II de Prusse en qualité de premier clavecin de la chambre du roi, ou encore le Bach de Hambourg où il succédera comme directeur musical à son parrain Georg Philipp Telemann, là où, outre ses propres productions, il révélera le Messie de Haendel, le Stabat Mater de Haydn, le Requiem de Jomelli et la Messe en si de son propre père.
L’auteur de l’essai sur la véritable manière de jouer les instruments à clavier nous laissera une cinquantaine de concertos dont ce la majeur composé à Postdam en 1753, bien avant ceux de papa Haydn, et dont il existe trois versions, sans que l’on sache qui fut le premier instrument soliste, de la flûte, du piano ou du violoncelle, sans doute la plus enregistrée aujourd’hui, d’aucuns parmi les spécialistes qu’il s’agit là de la version originale, peut-être destinée à Christian Friedrich Schale qui donnait chaque semaine chez lui à Berlin une « assemblée musicale », à moins que ce ne fut pour Ignaz Mara, compositeur et virtuose bohémien. (Jérémie Rousseau sur France Musique)